ceux de la géographie? Pourquoi les jeunes chrétiens de France ne se réveillent ils pas? Ils dorment et les païens meurent!... En réponse à mes témoignages de sympathie, Mm* Holub rougissait, l’émotion la gagnait. Le docteur, lui, me disait: « Oui, ce sera dur et difficile... Mais, ajoutaih-il avec un visage tout radieux, si nous réussissons et si nous pouvons retourner en Autriche... oh ! alors... notre fortune est faite !... » Eh bien, pensai-je en moi-même, je suis mieux partagé. Pour nous pas de si. Au service de Jésus la réussite est certaine, quoi qu’en pensent les hommes: car réussir, c’est faire son devoir. Et après le faix du jour, quand nous arriverons au terme du voyage, à la maison paternelle, oh ! alors... Séchéké, 29 juillet 1886. A cette date — qui en doutait? — nous devions certainement être arrivés à notre destination définitive, Léalouyi, et y pousser avec vigueur nos constructions provisoires. Et, hélas ! nous voici encore à Séchéké, comme des prisonniers impuissants, condamnés à l’attente et à l’inaction ! L’hiver, la bonne saison, la seule, celle de la santé, des voyages et des travaux, s’enrôle rapidement, il nous échappe déjà. Nous sommes parfois tentés de trépigner d’impatience comme de mauvais enfants. Pour peu que ces délais se prolongent, la possibilité du voyage et de notre installation à la Vallée avant les pluies qui commencent en novembre est une question qui va se poser. On ne sait pas tout ce qu’elle soulève de soucis et d’anxiété dans nos esprits. L’expérience n’est pas nouvelle pour nous, heureusement. Notre passé a ses dates. Ce sont les jalons de la route qui nous rappellent tout ce que Satan aux abois nous a suscité de malveillance, d’ennuis, d’entraves et d’opposition; mais aussi la tendresse et la fidélité de notre Dieu, les délivrances et les victoires qu’il nous a accordées. Donc confiance et courage ! Notre ami Middleton a fait une absence de six mois pour aller renouveler nos approvisionnements. A Mangouato, où, par le temps qui court, le commerce est à peu près ruiné, et où presque toutes les boutiques sont en liquidation, il ne trouva rien, pas même une pièce de calicot, la monnaie indispensable du Zambèze. Il dut pousser jusqu’à Prétoria. A son retour je m’empressai d’aller à sa rencontre à Kazoungoula pour faire passer bagages, boeufs et wagon, toujours une grosse affaire. Malheureusement, la grande plaine de Kasaya était encore submergée et tout à fait impraticable. Middleton dut faire à Kazoungoula une quarantaine de six semaines. Ce retard nous jette dans un embarras extrême. Ma nièce, Mme Jeanmairet, qui a l’espoir de devenir bientôt mère, devait aller avec
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