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d’enthousiastes ceux qui suivent le Sauveur avec amour. Je ne comprends pas que j’aie pu si longtemps le suivre sans enthousiasme. Nous aimons toujours compter comme David les bénédictions de Dieu. Elles sont nombreuses, bien plus nombreuses et bien plus grandes que nous n’osions l’espérer. Pouvez-vous croire que, grâce au blé des jésuites, nous n’avons pas encore manqué de pain? Il est vrai qu’on n’en est pas si prodigue au Zambèze qu’à Paris. Nous avons aussi du lait, ce qui dans un ménage comme le nôtre est une ressource immense. Et puis, surtout, nous jouissons d’une bonne santé.. C’est sans doute en réponse aux prières d’un grand nombre d’amis. Ma chère femme est de nous tous la moins robuste; il faut dire aussi que c’est elle qui de nous tous a la vie la plus active et la plus dure. Je viens de faire une absence de quinze jours. L’ami Middleton m’avait fait savoir qu’il venait d’arriver de Prétoria au gué de Kazoungoula, après une absence de. cinq mois. Il paraissait non moins heureux que moi de notre revoir. Je passai près de quinze jours et des plus agréables avec lui. Le vent soufflait si fort que les canots ne pouvaient manoeuvrer. Mais enfin avec une vingtaine d’hommes de bonne volonté et une brassée de setsibas, je pus faire passer sans trop de tracas boeufs, wagon et marchandises. Puis, je retournai à Séchéké, laissant Middleton pour veiller aux bagages et attendre que le pays soit assez sec pour que les wagons puissent voyager. Hélas ! nous voudrions retenir ces beaux jours qui s’enfuient. Que ne sommes- nous déjà à la Vallée pour commencer nos travaux d’installation, et nous abriter avant les pluies ! On brûle le pays un peu partout ; brûlera-t-on aussi le chaume dont nous avons besoin pour nos constructions? C’est un de nos soucis ; ce n’est pas le seul. A Kazoungoula, j ’ai rencontré le D' Holub, qui venait lui aussi de passer le Zambèze et attendait des porteurs pour se diriger vers le pays des ma-Choukouloumboué et l’intérieur. Son expédition a été fort éprouvée. Il a eu de grandes pertes de boeufs, comme nous, et a beaucoup dépensé. Deux de ses meilleurs hommes sont morts, l’un à Léchoma, l’autre à Pandama- tenga; un troisième a dû retourner en Autriche, tous les autres ont été très éprouvés par la fièvre. L’expédition est donc réduite à trois Européens, M" Holub et le docteur lui-même. Ils se sont défaits de tout ce qui ne leur était pas d’une nécessité absolue ; leur régime est sévère, mais tous sont pleins d’entrain. J’ai pris près d’eux plus d’une leçon de renoncement et de courage. II y a quelque chose d’attendrissant à voir cette jeune femme suivre à pied son mari à travers des peuplades sauvages et dans un climat meurtrier, pour partager ses fatigues.et ses dangers. Je lui offris un de mes ânes. Ah! pourquoi l’Évangile n’aurait-il pas des missionnaires aussi intrépides que LE H A U T - Z A M B E Z E .


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