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m’accompagna. A part Séfoula, qu’occupera un jour le missionnaire de Nalolo, j’ai été favorablement impressionné par Kanyonyo, un endroit que l’an passé nous avions trouvé encombré de champs de blé et de manioc. C’est un petit vallon tout près de Mongou, non loin de la capitale. L’inondation annuelle n’y arrive jamais, et le vent du sud-est, qui souffle pendant les six mois les plus mauvais de l’année, doit en éloigner les miasmes paludéens dont il s’imprégne ensuite en balayant la vallée marécageuse. Séfoula se trouve dans les mêmes conditions. Aussi sont-ce, je crois, les endroits les moins insalubres que je connaisse à la Vallée. Je me fonde sur notre expérience de Séchéké qui est au nord, et de Léchoma qui est au sud du fleuve. Séchéké est aussi salubre que Léchoma l’est peu. Cette année, pendant que nous jouissions tous d’une excellente santé ici, tous les membres de l’expédition du Dr Holub étaient malades à Léchoma et l’un d’eux y mourait. Léwanika, apprenant nos pertes de boeufs, envoya l’ordre aux chefs de Séchéké de m’en donner dix-sept. L’ordre sera-t-il exécuté ponctuellement? Reste à savoir. Pour nous éviter des frais et à la suggestion de M. West- beech, il a déjà envoyé des escouades d’hommes pour déblayer le chemin du wagon à travers les forêts que nous devons traverser. Il voudrait, lui, que nous pussions partir immédiatement. Nous devons forcément attendre le dessèchement des eaux. Ce ne sera pas avant juillet que nous pourrons nous remettre en route. Le voyage de retour ne nous prit que huit jours. En passant à Séoma, je m’informai de mon bateau perdu et j’appris qu’on l’avait découvert en aval des premiers rapides, parmi des roseaux, où le courant l’avait conduit. Jugez de l’étonnement de mes gens. Il fallut que tous, en signe de reconnaissance, vinssent me serrer la main. La même cérémonie se renouvela au port de Séchéké où nous débarquions le 17 avril. Tous nos bien-aimés étaient là, bien portants et tout radieux, et les nouvelles que je reçus de nos évangélistes étaient aussi excellentes. Que le Seigneur est bon ! Nous sommes pénétrés de reconnaissance. Il a exaucé nos prières, et les vôtres surtout, chers amis, qui formez une muraille tout autour de nous. Le coût de mon voyage pourrait peut-être vous intéresser. En voici le détail : D ix couvertures de coton à 12 s c h i l l in g s ..................................................^ Bonnes-mains en calicot pour rameurs.............................................................. Calicot et verroterie pour présents et achat de n o u r r itu r e ....................... T o t a l ...........................................................£ 6 » •'i 10 2 10 10 » soit a5o fr. Les couvertures ne sont pas un nouveau déboursé; nous les avions. Si, parmi nos achats d’Europe, il en est qui ne nous ont pas été aussi utiles que nous le pensions, nos étoffes, au contraire, nous ont rendu le plus grand service et ont été une grande économie. C’est la bourse qui a nourri l’expédition jusqu’au commencement de cette année, qui a payé tous nos travaux d’installation à Léchoma, puis à Séchéké, tous nos voyages, nos frais de communication^ l’échange de douze boeufs de trait ici. Le ballot de pagnes qu’on nous a donné à Rouen nous a rendu les plus grands services. Je n’en dis pas davantage. Vous louerez Dieu de ce qu’il a béni et fait prospérer mon voyage. Si j’ai rendu fidèlement mes impressions, vous comprendrez que de grandes portes nous sont ouvertes, et que vous et nous sommes appelés de Dieu à faire de nouveaux efforts et de plus grands sacrifices. — L’oeuvre qui est devant nous est grande. Elle sera difficile, et j’ai le pressentiment que des tribulations nous attendent. Mais Jésus l’a promis : « Voici, je suis avec vous jusqu’à la fin du monde. »


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