à du maïs rôti) et la « polenta » sont sur la table, et, à cinq heures, le dîner. Il ne faut pas que je le loue trop, autrement il pourrait bien me donner un démenti. Gela m’est déjà arrivé plus d’une fois. Ce qui nous fait plaisir, c’est que ces deux garçons, sous les soins de ma nièce d’abord, de M. Jeanmairet ensuite, vont bientôt lire couramment, et écrivent déjà joliment. Je demande instamment les prières de nos amis pour eux, afin que leurs coeurs s’ouvrent à la grâce de Dieu. Notre vie est un peu plus primitive ici qu’au Lessouto, c’est naturel. La fabrication de la bière, du vinaigre, des chandelles, etc., présente peu de difficultés. Mais un de nos soucis, c’était le savon. Le mauvais savon qu’un marchand vous vend quelquefois par faveur coûte 2 fr. la livre, souvent plus. C’est sérieux pour une expédition comme la nôtre. Il a donc fallu se procurer peu à peu les ingrédients nécessaires : cendres, chaux, graisse, et puis Mme Coillard a fait son apprentissage. Quel travail que de faire bouillir pendant six à huit jours cette mixture! Mais aussi quelle satisfaction de sortir du pot, car nous n’avons pas de chaudière, les tranches du précieux savon ! Tout le monde s’y intéresse et se félicite du succès. Notre but, c’est de nous servir autant que possible, tant pour la nourriture que pour le ménage, des produits ou des ressources du pays. Nous cultiverons notre blé; nous pourrions même faire croître notre café et fabriquer grossièrement notre sucre, si nôus avions des bras et du temps. J’ai l’impression qu’une fois installés nous ne serons pas pour nos collaborateurs d’Europe un trop lourd fardeau. Le casuel, le point noir, hélas ! c’est celui du roulage et des voyages... Nous n’aurons pas, sans doute, de pertes de boeufs tous les ans; mais c’est désolant que nos désastres se succèdent ainsi à nos débuts. Nous le sentons vivement. Les jésuites quittent définitivement le pays. Ils ont complètement renoncé à leur projet de mission parmi les ba-Rotsi; ils ont déjà abandonné Tati, que les mineurs ont une fois de plus déserté, et ils vont se retirer tout de bon de Pandamatenga. Ces messieurs ont été extrêmement bons et obligeants envers nous. Nos rapports avec eux ont été des plus agréables, j ’allais presque dire amicaux. Ils m’ont fait savoir qu’ils pourraient me céder à bon compte certains objets dont nous pourrions avoir besoin. J’attelai donc mon tombereau èt partis avec Middleton; ce voyage nous prit une semaine. Le P. Booms avait dû conduire à Tati le P. Kroot, tombé gravement malade. Je trouvai donc le frère de Saadeleer tout seul. C’est un Flamand, un homme au coeur chaud, plein d’énergie, et un vrai chrétien. Avec mon tombereau, j ’étais tout à fait indépendant; cependant, ce digne homme rivalisa d’égards envers nous avec M. Westbeech. Vous auriez été bien étonné de me voir, moi, huguenot de racej m’entretenant sérieusement, avec ce disciple de Loyola, des expé SUR LE H A U T - Z A M B È Z E .
27f 90-2
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