Je n’ai vu nulle part une aussi belle race de chèvres que chez les Koraquois. J ’en achetai plusieurs , qui furent ajoutées à mon troupeau. En traversant le canton des Vingt-quatre-riyières, mon ami iaevenberg m’avoit parlé de ces animaux, qu’il ne connoissoit que de réputationj et il m’avoit prié, si je le pouvois, de lui ramener un bouc. J ’en trouvai u n , vraiment monstrueux pour sa taille, ainsi que pour la hauteur et la largéur de ses cornes. Je l ’acquis au nom de mon ami ; il me coûta un clou de médiocre grandeur et quel- ques yerroteries. Ce fut aussi avec des doux , plus ou moins grands, que j ’achetai vingt-un boeufs pour remonter mes charriots. Les Sauvages recherchèrent avec un empressement incroyable le plus petit morceau de d T L L T Iè ch e s . S6rVÛit ' ™ r k POinte ^ m 6t iMalgré leur goût excessif pour la parure, ils faisoient moins de cas des verroteries et du cuivre qui leur fournissoient des ornemens. Je suis conyamcu que pour le fer d’une des roues de mes charriots j aurois eu un troupeau de cent boeufs. i Il étoit probable que, pendant mon absence , Swanepoel, d’après mes ordres , s occupoit, sur les bords de l ’Orange, à me procurer quelques attelages. Mais quand même, contre toute vraisemblance l in auroit pas réussi, j ’avois sans lui de quoi faire marcher mes voitures | tant avec les bêtes que j ’avois achetées dans les premières hor- es ou j ’etois passé, qu’avec celles dont je venois de faire l ’emplette. Entièrement rassuré sur cet objet* je pouvois ¿loue retourner à mon camp et reprendre mon voyage; et ma sécurité étoit d’autant mieux fondée que les boeufs nouvellement acquis étant accoutumés à l’herbage du canton, je n’avois point à craindre d’eu x , comme des ântres, une interruption de service. Néanmoins un nouveau projet m’arrêtoit encore et suspendoit mon retour. J ’avois mainte fois ouï parler d’une nation brave et guerrière, généralement redoutée de tous les Sauvages de ces contrées ; c’est celle des Houzouanas. Voisine des Eoschjesman de l ’est, on la confond souvent avec eux. Mais, outre qu’elle en diffère par les, inclinations, le langage et les moeurs, elle est îiomadè; et se portant> dans ses émigrations, d’une mer à l ’autre, elle fermé, pour ainsi dire, cette partie de l ’Afrique, et la barré, dans sa largeur. Un peuple si différent de tous ceux que j ’avois vus jusqu’alors , méritoit d’être connu. Mon dessein étoit de liér amitié avec lu i; et cette amitié me devenoit absolument nécessaire ; soit qu’après être retourné à mon camp, je voulusse reprendre ma route ; soit que je revinsse au Gap, pour recommencer en entier mon Voyage. Je ne pouvois, me disoit-on, pénétrer jusqu’à leur contrée, sans traverser d’autres nations ; beaucoup d’hommes de la horde de Haripa s’offrirent de m’accompagner. J ’acceptai leurs offres, puisqu’il me falloit des guides ; mais j e ne voulus que quatre hommes ; et en conséquence je renvoyai ceux des Grands Nâmaquois qui jusqu’à ce moment m’avoient suivi. Haripa vintcérémonieusement, ' me faire ses adieux. Je lui souhaitai une nombreuse descendance, un règne plein de douceur et des femmes plus Soumises. Pour m oi, je partis au point du jo u r , pour éviter l a chaleur; et j’àllai faire halte, à cinq lieues dé la horde, sur les bords d’une rivière , près de laquelle je devois, selon le dire de mes guidés; trouver autant de rhinocéros que je le désirerois. Les naturels nomment cette r ivière R iv ière des Poissons. Quoique nous n’eussions fait qu’une marche de quelques heures, j ’avois remarqué pourtant, dans le petit espèce que nous avions parcouru, un grand changement de productions. De toutes,parts, j ’y voyois des plantes et des animaux difféfens ; et cette nouveauté m’étonna même si fort que je résolus de rester pendant quelque tems sur le lieU, pour y étudier ou recueillir ce qu’il offriroit de curieux à mes collections. Il est des végétaux et des animaux auxquels la nature paroît attribuer certains climats ; exclusivement à d’autres. Ils ¡croissent là , et non ailleurs. A in si, par exemple, je n’ai commencé à trouver des giraffes qu’au vingt-huitième degré de latitude; et ce n’est que sous le vingt- cinquième quç j’ai trouvé une espèce d’âne sauvage de couleur isabelle. Cet animal, est? nbmmé, par les GrandsNamaquois, zèbre blanc.
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