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dont le contact occasionne des démangeaisons, il est prouvé,.par 1 expérience , que cet accident n a point de suites. JMais l’histoire naturelle est une mine immense, qui, à mesure qu’on la fouille, présente des détails nouveaux et des .découvertes intéressantes. Les can- tharideS, avalées intérieurement en poudre, ou appliquées à l’extérieur én emplâtre , sont un-poison irritant très-actif; eh ! qui sait si j à mesure qu’on étudiera l ’histoire des insectes , on n’en trouvera point d’autres qui ont cette faculté dangereuse. Mon père m'a assuré qu’à Surinam , parmi les cheniles velues, ib en est deux-¡espèces, noires et blanches , qui la possèdent à un, degré redoutable. Si elles touchent là peau, soit d’un N o ir , soit d’ùn Blanc , à l’instant même il s’ y forme des ampoules, et bientôt il s’y établit un suppuration, aussi abondante que celle d’ün vessicatoire- de cantharides. En moins de quatre heures, le mal augmente. Des’ douleurs aiguës se font sentir, accompagnées de fié-, vre et de frissons ; et si malheureusement le sujet a quelque vice dans. le sang on dans les humeurs,' sa plaié devient un ulcère auquel il faut appliquer 3® bistouri, pour empêcher la gangrène. J ’ai dans mon cabinet^ces deux espèces de chenilles remarquables par leur taille. Chez les Namaquois, on trouve une espèce de chenille vraiment venimeuse ; elle a deux pouces et demi de long, mais elle n’est venimeuse qu’autant que la plante qui lui sert de nourriture l ’est èlle- même. Frise sur le géranium,. sur lequel je- l ’ai trouvée souvent, elle n’a nul danger, et j ’en ai fait l’expérience. Aussi les Sauvages n’ont garde d’employer celle-ci. Mais parmi leurs rochers croît en. très-grande abondance un petit arbrisseau dont le suc est un poison, mordicant, et qui communique sa propriété aux chenilles qui rongent sa feuille. C’ést-là qu’ils vont chercher celles qui,leur sont nécessaires ; ou, s’ils.n’y en trouvent pas une quantité suffisante, ils y transportent celles qu’ils rencontrent sur le géranium. L e moment de faire leur cueillette est-quand l ’insecte touche à l ’époque qu’il devient chrysalide ; c’est-à-dire, quand ses anneaux se renflent et-,que ses formes commencent à s’oblitérer. Alors on le ramasse ; on en remplit dé petits sacs de peau;, et on l’y laisse fermenteri. Là fermentation éxêite dans1 le Sac une transsùdatian lente.; l ’humeur aqueuse s’évapore,, et Ce travail intestin ne cesse que quand le résidu, bien concentré, a pris la Consistance d’un vernis noir, très - épais. C’est dans cet état que le poison a acquis toute son activité et qu’on y trempe la pointé des flèches. Probablement il faut, pour qu’il soit tout cfelqu’il peut être , que la masse-ait subi sa fermentation cômplette. Au moins l’humeur qui compose la substance de l’insecte n’a point, pendant sa vie , le même danger que quand il a été dissout et décomposé dans le sac/C’eSt -ce que m’ont prouvé q u e lle s faits. Il est dés-corps dont le naturaliste'j ainsi que le ‘èhymiste , : se’péf- met de vouloir connbître la saveur. Plusieurs fois ; èri Europe j ’ai vois osé hiettfe sur le bout de ma langue qùëlqués gouttes de la liqueur des’ chenilles. Je tentai la même expérience pour1 celle dëà •chenilles a poison, et ne lui trouvai qu’une saveur médiocrement âcre , peu différente de celle que m’â'vbiént fait éprouver les auttës. L ’iriëécte lùr-ffiême, pris intérieuiemént,' paroît Si’être'pks un poi- son. Un jour ; je vis sur uri dès àrbrissfeatrx une pie-grièche qui en mangëoit. Si l ’oiseau s’est empoisonné, me dis-je à moi-même,1 bientôt jè vais le voir mourir. Il me sembloit même que I’efféjt du venin devoit sè faire sentir-plutôt Sur un gésier qui broie que sur un es- tômach qui hè- digère que par des sucs dissolvans. 'Pendant plus de deux heures, je ’suivis la pie-grièche , examinant;aveO la plus grânde attentiôrt tôhs ses mouvemèns. Elle "m’échappa enfin. Mais tant quelle; fut !s8uS mès y e u i j e n’ apperçns rien en elle qui îridi- qùât de là souffrance ; et la vis toujours également leste et gaie. Outré le venin des chenilles, les Sauvages emploient encore, pouf empoisonner leurs flèches ; celui de quelques espèces de ser- pfens ; quoique ce deftiier soit moins actif’ que l’aiitrè. Les serpens qui servent pârticulièfefnént pour cette Opération sont le koopjr-bapel, l e poha der et le hôoïëriè-tkadeije oT\ serpent cofnu. C elu i-ci doisf son nOrn à qùèlquës écailles pfoémiùentes, pladéës au-dessus âes y eu x , et'qui/les débordant de plusieurs lignes, fofmérit urië1 petite aigrette Sur' chafjùe iéil. C’est à (jü'oi Sé réduisent' cés prétendues1 cor- P 2


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