géant le droit de former seul les union s > ne’ contribue trop! sou* Vent qu’à lés troubler et à les corrompre; Ghez les 'Sanvàgés, point de contract, point de témoins, aucune cérémonie. Un homme et une femme se conviennent, ils vivent ensemble,- et les voilà époux. Si la fille a des parens, elle est leur propriété ; et éri'etihsécpieiieè il-faut ou qu'ils la cèdent ou qu’on la; letïr achète. ''k> • Au commencement de mon voyage, je n’avois,, eii femmes I avec moi que celle de Klaas , qui m’étoit nécessaire pour mon linge > pour ma cuisine et pour certaines parties de mon service; et je n’a vois vordu en admettre aucune autre dans ma caravane ; persuadé qu’elles n’y occasionuéroient' que troubles ; embarras et discbrde. Ce qui m’étoit arrivé sur ;les bords-de l’Orange, quand mes gens s’éfoient faits chacun de petits sérails, m’avoit copfirme dans cette résolution. Mais depuis qu’une troupe de Caminouquoisês s’étoit mise à mon service avec leurs maris et leurs pères, j ’avois changé -d’avis: Les services innombrables que me rendoiènï ces femmes, leur prévenance toujours en activité, la gaieté qu’ elles maintenoïent dans mon camp, me rendoient leur présence très-agréable ; et j ’en avois conclu que si des maîtresses passagères n’étoient propres qu’à occasionner du désordre parmi ma troupe, des épouses pouvoient y produire un grand b ien, ne fut-ce qu’ en retenant les hommes auprès de moi et les empêchant de s’éclipser sans cesse pour aller de côté et d’autre acheter des rendez-vbus et marchander des complaisances. D’après ces réflexions’, je ne pouvois qu’être très-aise de la requête que m’a-voît présentée mon Hottentot. Je lui donnai la quincaillerie qu’ il medemandoit poux acquérir sa vache; et peu après je le vis revenir avec une jeune Namaquôise , très-jolie, et âgée de Seize àdix-sept ans: ' Le lendemain ; 1 le chef dé la horde étant venu déjeûhef chez moi , je lui fis demandef si ee mariage' wêoîf de son goût et S’il y avoit donné son agrément. Cette déférence de ma part étoit le procédé d’un Européen qui raisonne d’après les préjugés de son pays. J ’ou- bliois, en ce moment, qu’un Sauvage , quoique vivant sous un chef, est un individu lib re , et que ce chef n’a sûr sa prûjbs-iété aucune puissance. Aussi ne répondit-il rien à ma question, et son silence me prouva qu’il ne l ’avoit point comprise: i<{ Au reste, l’arrangement de mon Hottentot inspira à quelques-1 Uns de ses camarades l’envie d’en faire autant. Deux d’entre eux imitèrent son exemple ; et je dois dire ici que je n’eus qu’à m’applaudir de ces mariages. Les trois jeunes fémm-ès m’accompagnèrent pendant toute ma route; et toujours je fus content d’elles, jusqu’au moment o ù , de retour au Cap , elles me quittèrent pour suivre leurs maris dans la nouvelle horde dont elles alloient faire partie. Le nom de Namaquois est fort célèbre dans les colonies hollara- doises ; mais on n’y connoît guère d’eux que leur nom. Quant a leur pays, on y suppose, je ne sais pourquoi, des mines abondantes d’or et d’argent. Certes, ce n’étoit pas la soif des richesses qui m’y avoit conduit. Quoique parmi les contrées d’Afrique que j ’ai parcourues, celle-ci m’ait paru la plus aride et la plus désolée de toutes , je d’en ai pas moins voulu la visiter en entier , parce que je dé- sirois connoître et les nations qui l’habitent et les productions qu’elle contenoit. L ’empressement avec lequel on me voyoit chercher et ramasser les .insectes , très-abondans dans cette contrée, avoit intéressé à ma collection plusieurs personnes de la horde. Une femme qui s-’etoit mise de là partie-m’apporta un magnifique scarabée, que je crois inconnu dans tous les cabinets de l ’Europe, ou qui au moins- n’existe dans aucun de ceux que j ’ai vu. Pendant que j ’étois occupé à examiner avec attention ce joli insecte , je me sentis tout à coup la figure inondée par une liqueur- caustique d’une odeur d’alkali très-forte ; cet arrosement fut accompagné d’une espèce d’explosion assez considérable pour être entendu à quelque distance. Je reçus malheureusement de cette Mqueur dans un de mes yeux , ce qui me causa une douleur si insupportable que je crus perdre mon oeil ; j’en souffris plusieurs jours, au point d’être obligé de le couvrir et de le baigner de tems a autre dans du lait. Dans tous les-endroits de mon visage qui avoient reçu de cette
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