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éveillé au loin l’odorat des liiennes et des jackals. Pendant tonte la nuit cès animaux rodèrent autour de mon camp. Les liiennes surtout , plus hardies ou plus pressées par la faim, s’en approclioient si près qu’on suivoit leurs mouvemens à l’éclat de nos feux, et j’en tuai une au moment où elle se jettoit sur un de nos moutons. Cet animal étoit absolument de la même espèce que ceux que nous avions déjà tués à la rivière Gamatoos. Les Colons le nomment loup tacheté; il est de la taille de nos loups d’Europe; son pelage est d’un, fauve foncé, parsemé de taches d’un brun noir. Je place ici la figure de cet animal, dont je parlerai plus au long dans mes descriptions des quadrupèdes d’Afrique. En vain cherchions-nous à éloigner les autres par notre mousquetterie, les hurlemens douloureux de celle que je venois d’abattre, sembloit les avoir animés davantage à la curée, et elles ne devinrent que plus âpres à l ’attaque ; elles ne quittoient un endroit que pour revenir dans un autre. No» bêtes , qui les appercevoient ainsi que nous , et qui entendoient leurs cris, s’agitoient violemment, et témoignoient une grande frayeur. Enfin, pour notre sûreté et pour la défense du troupeau, noüs fûmes obligés d’être sous les armes pendant toute la nuit., Outre ces hiennes et les jackals, animaux qu’il nous étoit aisé de distinguer à leur v o ix , j ’avois remarqué encore le cri particulier d’un autre animal. Mes gens le désignoient sous le nom die loup a e terre. Je ne lé connois point, et n’ai jamais vu de lui qu’un morceau de sa peau que je trouvai, comme je l ’ai dit ci-dessus, dans une horde, et qu’à l’inspection je jugeai avoir appartenu à un isatis. Quoiqu’il en soit de l’animal, il paroît, qu’ayant les mêmes habitudes et le même instinct de chasse que les deux autres, il se joint et s’associe à eux pour la quête et pour l ’attaque. Dans notre fusillade de la nuit, et parmi tous les coups tirés au hasard, un jackal avoit été atteint et blessé d’une balle. Nous le trouvâmes le lendemain sur notre route, en sortant du camp ; et ce fut pour ma troupe un sujet de dispute : chacun prétendant l ’avoir tué, et tous alléguant, en preuve de ce fait, des raisonne- mens si plaisamment bizarres, qu’ils me faisoient rire aux éclats. P I IX . L O U P T A C H E T E . £ou/e/ou. tPcujp


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