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rante-huit heures : car la veille du jour où s’offrit 4 mol celle du lit de la Rivière des Lions, j ’avois campé auprès d’une autre, moins styptique à la vérité, mais pourtant de même nature. J ’ajouterai ici, en passant, que j ’en ai rencontré plusieurs martiales, et d’autres qui, à la dégustation , m’ont paru ou cuivreuses- ou vitrioliques ; et si ce genre de recherches eut eu quelque attrait pour moi, j ’eusse probablement trouvé toute autre chose encore,, parce que j’étois aux lieux où l ’on trouve véritablement; et K olbe, comme je l ’ai déjà dit, n’a jamais quitté ceux où tout est trouvé- Tout le pays qui avoisine la rive droite de la Rivière des Lions est une roche quartzeuse, qui, en quelques endroits , renferme du- fe r , du cuivre et même des crystaux d’une très-belle eau ; et qui dans d’antres, se rapprochant de la nature du granit, contient dtr mica jaune et du mica blanc. Pendant les quatre jours de route, je m’étois amusé à ramasser ces productions diverses, que j ’ajoutois avec soin à mes collections- Mes Hottentots qui ne me voyaient guère occupé que d'objets du règne animal, étoient surpris du soin que je mettois à ceux-ci. Ils imaginoient que je me formois un trésof ; et en conséquence, ils fouilloient la terre à mon exemple et amassoient, de leur coté avec un empressement qui me faisoit beaucoup rire. C'étoit surtout pour les deux micas qu’ils montroient le plus d’ardeur. Mai* abusés par la couleur, ils les croyoient de l ’argent et de l’or ; et déjà leur imagination se repaissoit de la fortune qu’ils alloient faire à leur retour au Cap. Au point du jour, je partis avec Klaas, dans le dessein de me procurer quelques oiseaux nouveaux ; et pendant oe tems mes chasseurs et quelques-uns des Caminouquois qui me suivoient, se répandirent de côté et d’autre, pour chasser à la grande bête et fournir à notre cuisine. J ’eus le bonheur de rencontrer deux oiseaux, mâle et femelle, du genre de celui que j ’avois vu dans les forêts de Bruintjes-hoogte, et qui fut nommé par mes gens n jtla ch er (le moqueur). Ceux-ci étoient encore une. espèce nouvelle du même genre, et qui devenoit pour moi une vraie jouissance. Je vis aussi des barbus et quelques autres espèces d’oiseaux que j ’avois rencontrées à la côte de l ’est; mais ils y étoient bien, moins nombreux. Les plus multipliées étoient les républicains et les petits perroquets dont j’ai parlé en traitant de ceux-ci. Les premiers s’y trou- voient par troupes nombreuses. Il paroît que quand ils s’établissent dans les plaines et qu’ils construisent leurs énormes nids sur des aloës, arbres qui dans les tempe- tes sont sujets à être renversés par les vents, c’est au défaut duii asyle meilleur. Aussi choisissent-ils de préférence les revers des montagnes , les gorges, les-détours et autres lieux de cette nature, bien abrités. Là ils se multiplient à l’infini, et l’on rencontre à chaque instant de ces nids. Mais par-tout où ils viennent s’établir, les petits perroquets les suivent pour s’emparer de leurs constructions. Ils les. ■en. chassent à force ouverte ; et l ’expulsion se fait même si lestement , que plusieurs fois j ’ai vu en moins de deux heures 1 habitation changer de propriétaires et se remplir de nouveaux hôtes. Dans l ’après-dînée, une partie de mes chasseurs revint avec deux gnoux et plusieurs gazelles spring-bock, qu’ils avoient tués. Leur chasse avoit même été si heureuse , qu’ils s etoient vus obliges d envoyer} chercher au camp deux bceufs pour rapporter leur gibier. Il étoit déjà nuit close, quand leurs autres camarades et les Caminouquois, qui les accompagnoient, revinrent. Ceux-ci avoient les mains vidés ; mais ils m’apportoient une nouvelle agréable. En battant le pays, ils avoient rencontré quelques Grands Na- maquois, dont la horde n’etoit qu a quatre lieues de mon camp, et certains que, me procurer l’occasion de la voir, etoit m obliger, ils s’y étoient rendus, pour demander l’agrément du chef et le prévenir de ma visite. Celui-ci les avoit assurés du plaisir qu il auroit à me vo ir , et il m’y invitoit en m’envoyant six de ses gens. Je reçus et traitai amicalement ces députés, et je repondis à leurs instances que lé lendemain, à la pointe du jour, je les suivrais à leur horde. Les émanations de notre gibier et l ’odeur de notre cuisine, avoient L a


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