doue, étant parvenu à allumer quelques broussailles, je les y fis griller. ~ M R p H É f ■ Quoique cette occupation m’ëôt employé deux heures , elle ne m’empêcha pas de faire des réflexions bien amères. Que les mo- mèns sont longs dans de pareilles circonstances! Enfin cependant, quand je vis cinq heures à ma montre, et que je me trouvai réduit à pàSSèr là la nuit, exposé aux attaques des bêtes féroces , j ’employai ce qui me restoit de jour à ramasser tout ee que je trouvai de broussailles dans les environs, pour entretenir et alimenter mon feu pendant les ténèbres. Cette précaution ne fut point nécessaire. Dans le moment où je désespérois le plus de secours, je crus entendre, au loin, quelques décharges, et je n’ai pas besoin de dire tout ce que ce signal me causa de joie. J 'y répondis par mes deux coups. Effectivement, c’é- toient quelques hommes de ma troupe, du nombre desquels étoit Bernfry , qui me cherchoient. Bientôt j’entendis leurs cris ; eux- mêmes ne tardèrent pas à me rejoindre , et je partis avec eux pour me rapprocher du camp. Nous eûmes encore le tems de faire deux lieues avant la nuit. A la chûte du jour, nous campâmes sous qùielques aloès qui se trouvèrent sur notre route. Mais, à peine ent-on allumé les feu x , que nous en apperçûmes d’autres dans la montagne. Mes gens attri- buoient ceux-ci aux Boschjesman, et ils craignorent que les nôtres, en nous trahissant, ne nous attirassent quelques attaqués! de Ce& redoutables voisins. Mais nous étions assez en force çidur n’avoir rien à craindre, et nous nous reposâmes tranquillement. Le lendemain, ma caravane entière me rejoignit. Je vis cinq antres giraffes auxquelles nous donnâmes la chasse, mais qui employèrent tant de ruses, qu’après avoir été'courues péndant tout le, jour, elles nous échappèrent à la faveur de la nuit. J ’étois désolé de ce mauvais succès. Mais cè qui me désespéfoit sur-tout, c’est, qu’ayant vingt-six bouches à nourrir , les provisions alloient me manquer tout-à-fait. Il ne me restoit plus que quelques livres d’hippopotame ; je venois de perdre deux journées en tentatives inutiles pour me procurer des vivres, et j ’avois lieu de craindre que les autres, ne fussent pas pins heureuses. Ce fut alms oue je regrettai de n’avoir pas accepté le boeuf que m offrit le chef namaquois. Si la fortune continuoit de m’être contraire dans ma chasse du lendemain, j’allois être réduit a faire tuer u n g j g g V g Heureusement elle me favorisa; et le lendemain, qui etoit le dix novembre, fut pour moi un des plus heureux de ma vie ; comme il est l’époque la plus précieuse de mes voyages, et que je me rapoèle avec le plus de satisfaction. , Je m’étois mis en chasse au lever du soleil, dans l’espoir de trouver qnelcue gibier pour mes provisions. A p r è s quelques heures de marche, nous apperçûmes, au détour d’une col me , sept giraffe , ciu’à finstant ma meute attaqua. Six d’entre elles prirent la fuite ensemble ; la septième , coupée par mes chiens , s ecarta d un au re ^Be rnfry , dans ce moment, marchoit à p i e d, t eno i t son cheval par la bride. En moins d’nn clin d’oeü il fut en selle., et se mit a poursuivre les six premières. Moi, je suivis l’autre à toute bride ; mais, malgré les efforts de mon cheval, elle gagna bientôt tellement sur moi, qu’en tournant un monticule, elle disparut à ma vue , et je renonçai à la poursuivre. Cependant mes chiens ne tardèrent pas à l’atteindre. Bientôt meme ils la joignirent de si près, qu’elle fût obligée de s’arrêter pour se- défendre. Du lien où j’étois, je les entendois donner de la voix de toutes leurs forces; mais ces voix me paroissant toujours venir du même endroit : j’en conjecturai, que l ’animal étoit quelque part acculé par eux, et aussi-tôt je piquai vers lui. En effet, j ’eus à peine tourné la butte, que je l’apperçus, entouré des chiens, et tachant, par de fortes ruades, de les ecarter. I l ne m’en coûta que de mettre pied à terre : d’un coup de carabine je le renversai. ' . Enchanté de ma victoire, je revins sur mes pas, pour appeler mes gens auprès de moi, et leur faire, dépouiller et dépecer a e e. & r , . - • ü a e tn r m i l -
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