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hune multitude prodigieuse d ’o iseau x, un a sile contre les oiseaux de p ro ie , le serpent et les autres reptiles , qui les détruisent ainsi que leurs oeiifs. Cette phrase est exprimée d’une manière confuse qui ne présente à l ’esprit aucune idée nette. Il n’est pas aisé de concevoir comment une écorce lisse et des branches d ’une immense circonférence forment pour des oiseaux un abri sûr contre les oiseaux de proie. L ’auteur ou le traducteur ont voulu dire sans doute que la quantité des branches et leur entrelassement fournissent une retraite aux petits oiseaux, et que le lisse de l’écorce empêche les reptiles de monter facilement sur l’arbre pour les dévorer. Mais je ne sais où l’auteur a vu ces écorces polies dont il fait mention. Sans doute c’est de l ’aloès dichotome dont il veut parler; car pour le mimosa nilotica, je ne connois point d’arbre aussi rabotteux et dont l ’écorce soit aussi pleine de rugosités. Sparmann a écrit aussi, en parlant de cet arbre, que le touffu de son fe u illa g e lu ifa is o it trouver un abri contre les ardeurs du so leil. Si Sparmann s’est rejoui quelquefois de l ’abri que lui offroit le mimosa, assurément c’est qu’il n ’est pas difficile et que dans certaines circonstances on se contente de peu. Pour moi, j ’ai déjà d it, et je le répète, que l ’ombre de cet arbre est si claire qu’elle noircit à peine le lieu où elle porte ; et l ’on conviendra de la vérité de cette assertion, si l ’on songe à son nom qui, le rangeant dans la classe des mimes ou des sensitives, annonce des feuilles clair-semées et fort petites. Je dois à la fleur et à l ’écorce du mimosa nombre d’insectes curieux; mais je n’ai point vu qu’il donnât tant d’ombre , à moins qu’il n’y en ait plusieurs entassés les uns près des autres. Au reste, si je me suis permis ces remarques, c’est parce qu’un voyageur ne doit rien taire de ce qu i, dans les sciences, peut donner lieu à une erreur. Je sais ce que méritent d’égards deux naturalistes aussi estimables que Paterson et Sparmann; mais leur réputation même fait naître le devoir de les combattre : plus ils sont dignes d’estime, plus il est à craindre que par trop de confiance fiance on ne se trompe avec eux ; au reste, ceci n’est peut-être qu’une faute de traducteur. ' Bernfry venoit souvent de sa horde me rendre visite dans mon camp et me donner des nouvelles de mon troupeau. Mais rarement il y venoit sans amener avec lui quelques-unes de ses femmes. en avoit beaucoup , et entre autres de Grandes Namaquoises fort jolies, et même des filles des Boschjesman plus agréables encore que les Namaquoises en ce qu’elles sont moins noires. . , r Klaas Baster, voulant mettre à profit le séjour que j étois obligé • de faire sur la Grande-Rivière, fit avec Bernfry des arrangemens et lui loua, pour son propre compte, deux de ses femmes. Il est vrai que j’entrois pour quelque chose dans ce marc , e qu Baster empressé de me montrer de l’attachement et de reparer sa ÇmUL présenter les d e » be.nté, « U ¡ggg; elles. Il jugeoit mal de mes besoins, et bien plus mal de mes dé sirs. Le l’ecteur ne veut pas de m e s confidences nque j a u ro . à ce sujet de jolis contes à lui f e f j , de to b le ,« rtens U m oflnr. de belles solitudes, de beaux rêves a parcourir; mai P même que je poussai si loin la continence. Le l ’embarras du choix, épousa les deux sultanes peut-être un désordre ; je le permis pour en éviter de plus grands, et je fus le complice et le témoin de leurs joies. _ A son exemple, plusieurs de mes gens firent, soit avec Berni y , soit avec d’autres femmes, des arrangemens semblables, de sorte au’en peu de'jours j’eus dans mon camp sept ménages. Un jour que Bernfry étoit venu me rendre visite, il me dit qu en côtoyant la rivière, non loin de mon camp, il avoit apperqu un hippopotame femelle q u i, sortant du bois, sembloit se rendre vers un zee-koe-gat avec son petit. A la taille du jeune animal, d le croyoit un nouveau-né, âgé tout au plus de huit jours, usqu a or je n’avois point encore vu d’hippopotame aussi jeune , et^ envi d’ examiner celui-ci me fit voler au lieu , suivi de Bernfry et de que - ques-uns de mes chasseurs. Mon empressement étoit te l, et je cou- rois si étourdiment que je commis une imprudence dont les suites


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