a plus de valeur, et se vend aussi plus cher. D’ailleurs, par sa compacité même , il prend un plus beau poli; il a plus de blancheur et est moins sujet à jaunir. LaRiviere Verte etoit couverte d’oiseaux aquatiques , de toute espèce , et particulièrement de pélicans, de flamans et d’oies sauvages. Je trouvai aussi le bihorreau, le héron pourpre et huppé„ le héron commun et la cicogne brune ; tous , de la même espèce et ne différant en rien de ceux d’Europe. Les eléphans morts me procurèrent beaucoup d’oiseaux de proie. Je m etois construit , a portée des cadavres, une petite cabane en, feuillages, dans laquelle je venois me cacher pour attendre ceux de ces volatiles qui viendroient y chercher pâture et les dévorer.. Du matin au soir, ils descendoient par centaines , et j ’abattois ceux qui me paroissoient mériter la préférence. Pendant le séjour que je fis sur la Rivière Verte, je changeai plusieurs fois de campement, et parcourus ainsi un espace de huit ou dix lieues sur ses bords. Je les quittai enfin , et gagnai ceux fl™ Swarte-doorn (l’Epine-noire) , au lieu même où j ’avois rencontré Pinard pour la première fois. J ’y passai la nuit ; et le lendemain je me dirigeai vers les montagnes que nous avions au sud ; nous eûmes les chemins les plus affreux pour mes voitures. Nous arri, vâmes, après six heures d’une marche pénible , aux pieds d»une chaîne de monts arides, dont les roches nues et rougeâtres, pittoresquement groupées les unes sur les autres,, offroient le coup- d’oeil le plus bisarre et le plus singulier ; mais aucunes n’étoient. aussi propres à servir de retraite aux Boschjesman. En les voyant , je me disois à moi-même que je devois me .tenir sur mes gardes;1 et cependant, malgré ma défiance, je fus trompé. On travailloit à établir le camp. Moi, pendant ce tems, ayant \ apperçu quelques pics d’une espèce, rare que j’ai nommée pic-, roc, je les suivis, et me trouvai insensiblement sur un des sommets, d’où je plongeois sur mon camp et le dominois. Tout à coup, j’entends, en signe d’alarme, tirer trois coups de ma grosse carabine. Je promène mes yeux,de toutes parts, et vois,.d’un côté,,mes gens courir en désordre; et de l’autre, des. Boschjesmaù, qui, ayant enlevé mes boeufs, leur faisoiént enfiler une gorge dans laquelle ils alloient bientôt disparoître. Je descends très-précipitamment de la montagne, et trouve, en arrivant, a-u- pied, Klaas qui accouroit à- toute- bride m’avertir du malheur. Il me donne son cheval. Je le monte,, je le pousse au galop vers lagorge ; mais à peine a-t-il fait.cinquante pas qu’il s’abat dans un trou de porc-épi,, et me jette sur le côté. Ma chûte est si rude qu’en me' relevant je ne puis faire usage de mon bras, ot crois avoir l’épaule gauche démise. Klaas vient à-moi. Je lui dis de monter le cheval, et je m’en retourne au camp, .hors d’état de ne rien faire dans cette aventure ,, et-laissant à mes gens le soin de s’en tirer comme ils pourroient. Elle' ne se termina qu’à la nuit,. j appi'i.s, avec douleur,, que deux des Boschjesman avoient été tués; tous mes boeufs volés-furent ramenés , à l’exception de trois** dont nous ne nous apperçumes que le lendemain lors du départ. Pour éviter que les• voleurs’ ne fissent une tentative semblable je partis au point du jour ;, et,.par une marche de six.ou sept heu* res dans la même direction que la veille, j ’arrivai à un endroit où je fus rencontré et reconnu par quelques Hottentots de la. horde de Klaas Baster. Ils nous apprirent que cette horde avoit quitté les montagnes du Namero,'et qu’elle s’étoit. établie à. cinq, lieues dm poste où je me trouvois. Le Baster étant* encore avec moi,, je ne pou vois*,, d’après la re* connoissance- que je lui devois pour les services importans qu’il m’a* voit rendus, me dispenser d’aller le remettre entre les bras de sa femme, de ses enfans et de ses amis. Je me rendis donc dans la* torde* Son retour.y causa une jpie inexprimable et elle fut d’au* tant plus gj-ande qu’on nous croyoit morts* et qu’on avoit désespéré de nous revoir jamais. C’étoit même dans cettepersuasion. qu’on avoifc cry pouvoir se déplacer et aller s’établir ailleurs.. Les gens de la horde m’apprirent une nouvelle qui me fit plus de plaisir encore que la.première c’est que le bon Schoenmaken étoit également descendu des montagneset qu’il avoit établi-se»s
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