avoient arraché son bâton de commandement, et, l’en frappant à outrance, le lui avoient cassé sur le dos. Tel étoit le respect que le? hordes soumises à l’autorité du gouvernement hollandois, portoicnt au capitaine qu’il plaçoit à leur tête. Le pauvre Naseep. tira de dessous • son kros la canne qu’il avoit reçue pour un autre usage ; et en . effet, je vis qu’il ne lui en restait plus que la moitié. Un moment après , les gens de la horde arrivèrent pour se plaindre <3|e luk^A son tour, il se plaignit d’etuç tqug; et alors;commença un tumulte effroyable. A travers tout cp çjiamaillis de récriminations , il m’étoit impossible de rien entendre. Tout ce que je pouvois en conclure, c’est que tous avoient des torts. Mais qu’y, faire ? Je n’étois plus en pays libre. Où l’autorité commande, ses loix., bonnes ou mauvaises, doivent être respectées. De tous côtés on 111’adres- soit dés plaintes; et dans nia sitùàtion, je ne pouvois ;plus que les écouter et les faire parvenir à l’administration. En vain , on me témoignoit du respect; n’ayant queues conseils à donner, quel fruit dévoie-je attendre de ma médiation S, ' S’il est vrai que le bonheur contribue à rendue les moeurs plus sociables et plus douces, il est également vrai aussi que l’oppression doit aigrir le- caractère et changer les hommes én bêtes.féroces. Ceshai- nes , ces discordes qui régnoient entre les malheureux Sauvages me paroissoient excusables. Persécutés par les Çolons, leùrs voisins , qui, ayant des armes à feu, en abusoient contre ¡eux; malheureux, dépouillés, pouvaient-ils :n’être pas irritésqiar tâiit df’injustices et d’outrages ?pDans leur fureur, ils s’en prenoiént ¡à leur chef, qui en étoit fort innocent; ils se querelloient entre eux, et devenoient les uns pour les autres de vrais forcénés. ’Ué n’était point seulement de:»bestiaux tués, où volés qup se plaignoit la horde. :On l ’avoit dépouillée par là force. d’une partie de son territoire. Le vaste domaine qu’occupait Yan der-iWesthui- sen avec sa famille, celui sur lequel s’était établi sOn beau-frère Engelbrecht, n’étoient que des propriétés usurpées. Non seulement ces deux Colons Pén avoient chassée; mais ils travailloient »encore journellement à s’emparer de ce qui lui restoit, et principalement de la Fontaine-dés Lys , .sur lqs bords.de laquelle élle avôit bâti son kraal- . ¡C’étoit dans ce dessein qu’ils la harcelaient et la tourmentoient sans cesse ; se flattant qu’à force de tracasseries et de dégoût ,*lls la foreeroient de s’éloigner et. d’aller s’établir ailleurs ( Ainsi, après mille vexations, après avoir perdu une partie de leurs troupeaux, .ces pauvres Sauvages se vûyoient encore au moment d’être chassés de la terre qui les avoit vu naître , et réduits à chercher au loin un asyle où. ils pussent rester inconnus à ces Blancs, qu’ils-avoient tant de raisons de maudire. ■ Le, coeur me saignoit au récit de tant d’horreurs ; mais, encore une fois, quel remède pouvois-je y apporter ?Xà horde me-supplia de voir les deux familles usurpatrices et de leur parler. Je le promis ; quoique d’àyance je fusse assuré d’échouer dans ma négoT eiation. Mes lecteurs me demanderont ici pourquoi Naseep ne s’étoit point adressé directement au gouvernement, pour obtenir justiée:et réparation. Je lui en fis la question ; mais à son tour il me fit une réponse , à laquelle je m-’attendois, et qui me prouva que si l’administration a publié des leix favorables aux Sanvages:, .elle n’a point pris encore les moyens nécessaires pour leur exécution. ■ En supposantqù’une horde, qui veut se plaindre , ne fût point arrêtée .par l’éloignement des lieux et les- difficultés d’une très- longuè route , quel espoir autoit-elle, èn arrivant au Cap , de faire parvenir Ses réclamations auprès d’un gouvernement, entouré de Blancs qui presque, tous,, ne vivant que d’abus.et intéressés à le tromper, arrêtent la vérité au passage , ou ne la lui transmettent qu’al- térée et "défigurée entièrement. D’ailleurs, pàr un autre genre d’oppression plus, odieux encore,, il est» presque impossible aux malheureux supplians de pénétrer jusqu’à la vilJé.-Les Colons, ayànt tons le même', intérêt, ils se‘ soutiennent tons les unS les autres. -Quelque injustice cpf ait commis L’un d’eux ,'il est assuré d’être appuyé généralement. La députation dé la horde qui est en marche pour se plaindre de lui, se trouve
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