garda dans sa bouche la liqueur qu’il pouvoit avaler. Il alla tour à tour la distribuer dans la bouche dés assistans, et n en conserva pour lui que la sensation et le goût. A son'exemple , les quatre vieillards en firent autant ; et par cette répartition singulière , tout le monde en eût et participa au bienfait. C’est à vous , hommes délicats , gens de bonne compagnie , que s’adresse cetteleçon sublifne. Sans douté , ellë excitera vos dégoûts. Vos bouches si pures, vos lèvres tant pommadées , se refuse’nt à cette communication fraternelle. Pour moi , attendri'jusqu’aux larmes , je me jetai dans les bras de ce vieillard, et le serrai fortement contre mon coeur. Le jour de mon arrivée au camp , j ’avoïs apperçu , sur ma route , un arbre qui portoit un énorme nid de ces oiseaux à qui j avois donné le nom de républicains ; et je m’etois proposé de le faire abattre, pour ouvrir la ruche et en examiner la structure jusques dans ses moindres détails. J ’envoyai quelques hommes avec un : charriot, chargés de me l’apporter au, camp. Quand il fut an ive , - je-le dépeçai à coups de haché’, et'je vis qûe la pièce principale et fondamentale du nid étoit un massif, composé, sans aucun autre mélange, de l’herbe des Boschjesman ; biais si serré et si bien tissu qu’il est impénétrable à l’eau des pluies.' C’est pari ce noyau que eëmmence la bâtisse ; et c’est là qife éhaqûe1 oiseau construit et applique son nid particulier. Mais on ne bâtit de cellules-'qii’ëri- dessous et autour du massif. La surface supérieure reste vide , sans néanmoins être inutile. Comme elle a des rebords saillans etqu elle est u n peu rncliriée, elle sert à l’éfcouïem-ént- des eaux et préserve chaque habitation de iâ pluie.' Qu’on se représente un-énorme rnas- - s if irrégulier ,- doiit le-sommet forme une espèce1 de toit et dont: toutes les autres surfaces sont entièrement couvertes d’alvéoles , pressés les uais'contre les autres , et l’on aura une idée assez précise de ces Constructions vraiment singulières Chaque cellule a trois ou quatre pouces de-diamètre : ce qui suffit pour l’oiseau. Mais toutes së touchant par une très-grande partie- •de leur surface , elles paroissent, à l’oeil, ne former qu un seul corps, et ne sont distinguées entre elles que par un petit, 'orifice-, extérieur qui sert d’entrée au nid, et qui quelquefois mome est commun àtiois nids differens , dont l’un est place dans le fond, et les A r . i:JÊL deux autres sur les cotés. Paterson a parlé , dans sôn voyage , de cet objet d’histoire naturelle; mais trop occupé de. ceux qui l’intéressoient plus particulièrement, il n’a pu donner à celui-ci toute l’attention qu il poitoit aux autres. Selpn lu i, le nombre des cellules augmentant- en proportion du nombre des habitans , les anciennes deviennent dès-dortoirs 3 des rues de communication, tirées au cordeau. Sans doute , à mesure que la république se multiplie, les loge- mens doivent se multiplier aussi. Mais il est aisé de concevoir que l’accroissement né pouvant avoir lieu qu’à la surface , les constructions nouvelles masquent nécessairement Tes anciennes et forcent à les abandonner. Quand même celles-ci, contre tonte possibilité, pourraient subsister, on conçoit encore que dans l’enfoncement où elles se trou- veroient placées ; la chaleur énorme qu’elles éprouveraient par le défaut de renouvellement et de circulation d’air, les rendrait inhabitables* Mais, en devenant ainsi inutiles, elles restent ce qu’elles étoient auparavant, c’est-à-djre, de vrais nids; etne se changent, ni en dortoirs 9 ni en rues. Le gros nid que je visitai, et qui étoit un des plus considérables que j’aie vus dans mon voyage , contenoit trois cents vingt cellules habitées : ce qui , en supposant dans chacune un ménage composé de mâle et femelle, annonceroit une société de six cents quarante individus. ■ Néanmoins ce calcul ne serait point exact. J ’ai parlé ci-dessus d’oi- seaüx chez lesquels un mâle est commun à plusieurs femelles^, parce que les femelles sont beaucoup plus nombreuses que les mâles. La même particularité a lieu pour plusieurs autres espèces, tant aux environs du Calque dans les Colonies,; mais elle existe particulièrement chez les républicains. Tontes les fois que j ’ai tire dans une
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