eussions été trahis. Me voilà donc , pour la première fois , en état de guerre avec une horde sauvage et déterminé à la combattre avec art, si elle m’oppose dès forces supérieures. Le moment pour l’attaque n’étant pas favorable , je la différai jusqu’au point du jour y et, afin dé la faire d’une manière plus avantageuse, j’allai me retrancher;, avec ma troupe, derrière une touffe’ d’épaisses broussailles, qui, en nous offrant un rempart assure contre l’offensive de nos ennemis, r endoit la nôtre bien autrement redoutable.. Le buisson étoit asSeà large pour Contenir et' abriter tous mes fusiliers ; et chacun- de nous, écartant ou éloignant quelques branches y s’y fit une sorte de meurtrière à travers laquelle il pouvoit passer le bout de son fusil, et tirer- Dans cette position , nous attendîmes patiemment et en silence le moment de l’attaqué. Lès coquins eux-mêmes semblèrent la favoriser par leur conduite. Peu à peu leur joie bruyante diminua. Enfin , succombant: à la fatigue, ils se retirèrent: dans leurs huttes-pour dormir, et le bruit Cessa entièrement. Le jour parut au gré de inon impatience ; je pouvoïs à peine la< Contenir. Mais je m’àpgérçus alors que nous avions-mal estimé la? distancé- Notre poste étoit trop éloigné du kraal, et nos coups n’eassent pu y porter. Il fallut donc l’abandonner et nous approcher davantage- Nous y laissâmes à l’abri nos deux boeufs et mes deux, chevaux, avec un liom'rne pour les garder ,. et prêts, à m’en servir au moindre désavantage- . . , Sûr que tout le monde étoit enseveli dans un sommeil profond, nous : nous avançâmes à découvert, prîmes poste en face de la horde, à. portée du fusil. Le kraal étoit considérable , et gàïôissoit avoir trente à quarante huttes : construites à mi-côté, elles occupoient: le penchant d’une colline, derrière laquelle s’élevoient, en ampldthéâtre, plusieurs hautes montagnes. . . . Chacun de nos fusils étoit chargé , et j’àvois cru cette précaution- nécessaire. Cependant, mon intention n’étoit point de commencer lès hostilités par l’effusion de sang. Je ne voulois quedonner l’alarme.: aux brigands, et les foreerà fuir , par l’effroi d’une attaque soudaine «t inopinée, En conséquence , je commandai de ne tirer qu’en l’a ir , et défendis absolument de viser un seul homme , oe moins que nous n’y fessions, forcé-s.et que je n’en donnasse l’ordre ex- ^ L ’usaut commença par moi. Jet-irai ma grosse carabine » dont te coup, répété par l’écho des montagnes voisines, produisit un fra- éas téfrible. Nous nous attendions qu’au bruit de ce tonnerre toute la horde feiroit épouvantée ; et mes gens s’apprêtoientà augmenter la terreur générale, par une décharge de leur mousquetene. Mais A notre grand étonnement „ personne ne parut. Vainement la première fusillade se fit entendre ; vainement j ’en Ordonnai successivement plusieurs autres jtout semblait calme ; et je ne savois qu’en aneurer. v Cette sécurité n’ëtoït qu’apparente. Tandis qu au-dehors tout ân~ nonçoit le sommeü et la paix , au-dedans tout étoit livré à la concision et à l’effroi. Mais par un stratagème infernal, auquel »sans- doute , mes voleufs étoient exercés depuis long-tems , aucun d eux ne voulolt se montrer avant que tous ne fassent en état de défense. Probablement, en cas pareil, ils avoient un signal pour s’entr’avertir. « - i 'Quand ils furent armés, tout à coup , ef aumême instant, ils sortirent tous de leurshuttes, s’avancèrent contre nous, en poussant deshurlemens affreux , et nous décochèrent une nuee de fléchés qui, étant hors de portée, ne nous atteignirent pas, et auxquelles je ripostai par une décharge, toujours tirée au dessus des huttes. » Les Sauvages, voyant qu’aucun d’eux n’étoit blesse , imaginèrent que mes armes ne pouvoient atteindre jusqu’à eux. Ils se reunirent tous, et s’avancèrent contre nous avec fureur. Je les attendis de pied ferme. Ma troupe » pendant ce tems , leur crioit de me rendre mes boeufs. J ’ignore si dans le bruit général ils pouvoient nous entendre. Mais arrivés à la portée de la flèche, ils nous en envoyèrent une nuée nouvelle qui, pour cette fois , tomba autour denous. Alors, je crus qu’il n’ëtoit plus tems de les ménager et.de me
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