la même largeur lorsqu'on les étend; isutr le nez s’élève encore une membrane, haute d’un pouce quatre lignes, et qu'on prewéroit peur être aussi uire 'conque d'oreille , car elle en a .absolument la forme. Cette membrane du nez, ainsi que les oreilles et les aüee de l ’animal > sont entièrement d’un roux ferrugineux, plus lavé en-dessous qu'en - dessus ; Je corps de 'cette chauve souris n'a que trois pùuoes de longueur, et il-est couvert d’un pcril très-fin , dont la couleur est -grisâtre. L ’ envergure de la pointe d’une aile à l ’autre , est de huit pouces. Le ‘lecteur me pardonnera ces petits mesurages ; je ne les aime pas plus que ¡lui ; mais ils ¡m’ont paru nécessaires ici , afin de lui donner une idée précise de la longueur extraordinaire des oreilles de cet animal, q u i, de tous ceux que nous con- noissons , eSt très-certainement celui qui les a les pins étendues, puisqu’elles ne sont que de quatre lignes moins longues que le corps entier. Quand le vent fut tout à fait appaisé , les animaux -sauvages,, et sur-tout les zèbres isabelles , reparurent dans la plaine. Depuis long-tems j’étais très-empressé d’avoir un de ceux-ci-; et malgréîtous mes efforts, je n’avois pu encore y réussir. J ’employai - de nouveau une journée -toute entière à les chasser. Je les-poursuivis mêmoejus- qu’à plus de sept lieues de la horde ; mais il me fut impossible de les joindre ; et après bien des 'fatigues inutiles , je me vis -obligé d’y renoncer. Ce quadrupède farouche et inabordable eSt/avec quelques oiseaux du haut v o l, le seul de-tons les‘animaux d’Afrique que j’ai -vu, sens pouvoir me le procurer. Ne-hayantipoint eu en ma puissance, «je n’ai rien à en dire que ce que j ’en ai écrit ailleurs ; et je lui conserve son nom de zèbre isabelle, en attendant que des voyageurs plus heureux lui en aient donné un autre. Je ne quittai point la ¡horde sans y prendre des guides. Ceux-ci, par une traite de-sept ou huit lieues , -me -conduisirent vers un torrent désséché , sur le s ’bords duquel ils me laissèrent, et qu’ils m’assurèrent être cette Rivière du Lion que j’avois traversée, plus à l’est, dansde commencement de mon départ. S’il est difficile , en Afrique, -de s’assurer-du cours d’u-ne rivière qui coule, il l’est 'bien -plus encore pour celle qui est entièrement à sec. Je •rit’eH suis rapporté aux 'Sauvages snr -le -nom de eelle-ci ; et c est d après leur témoi gnage que ye j ’a i indiquée -sur ma carte. Au reste, jè doute très- fort que ce soit Sa -même rivière ; mais 11 pourroit bien se faire que e’en soit encore-une autre, à laquelle on art-donné -le -nom de Lion;; comme il y a en effet dans nette partie de l’Afrique plusieurs r i vières ou torrens qui ont cette dénomination. Il suffit d’ailleurs qu’un Colon rencontre un lio n , un éléphant, un buffle ou tout autre animal sur le bord d’une rivière, pour lui en donner aussitôt le nom. Et voilà nomme il se trouve , au Cap de Bonne-Espérance, plusieurs Rivières des Eléphans, des Buffles, dés Lions, ainsi que -plusieurs Zout-'Rjivieren (RivièresSalées), etc. Ce qui est bien capable de produire quelques erreurs géographiques, -sur-tout dans un pays.aussi montagneux et où il est impossible de suivre le ‘bord des rivières. Des bords de celle-ci, nous nous dirigeâmes, p a r le plus court chemin , vers l'Orange : nous n’y arrivâmes qu’au milieu de la nuit ; mais la joie de retrouver enfin la rivière sur laquelle étoit mon camp, répandit dans ma caravane une ivresse qui tenoit de la folie , et rnui, prolongée jusqu’au jo u r , nous empêcha tous de nous livrer, -au sommeil. On ne pafloit plus que du moment d’arriver. Si j ’en avois cru l’impatience générale , je serois parti à l ’instant même. Déjà l’on croyoit toucher au camp ; et cependant nous avions en- ' core bien du chemin à faire pour y parvenir, quoiqu’il ne fallût plus que suivre et remonter la rivière. Il n’étoit point possible à ma caravane de côtoyer de près ses bords, à cause du grand nombre d’arbres et de buissons qui les embarrassoient. Elle marcha à une certaine distance ; tandis que moi et mes chasseurs , dans l’espoir de tuer quelques hippopotames, nous ne quittâmes point le fleure ; les uns le côtoyant sur la rive droite , les autres sur la gauche. Avec cette ordonnance de marche , nous fîmes deux campe mens. Enfin, le troisième jo u r, les Grands Namaquois , se trouvant près
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