çoîent mon chemin., i l devenait à la fois plus sût, plus -facile et plus court. J ’inclinois d’autant plus fortement pour la- première, qu’en parcourant ce fleuve, il me donnoit lieu d’en çonnoître le cours ; chose que je desirois beaucoup. Mais dans la disette où j ’étois de tabac et d’autres provisions semblables,. comment déterminer à un si long détour des gens qui, murmurant déjà, d’une diminution dans leurs rations, eussent bientôt été réduits à ruie privation totale? Comment y. résoudre ces Grands Namaquois, q u i, prêts à rentrer dans leur horde, y auroient. tout a coup tourné, le. dos.et s’en seroient éloignés de nouveau? Comment sur-tout entreprendre, avec une grande suite et de nombreux troupeaux, de traverser des plaines dont le. passage ,,à la vérité , n’étoit ni plus âpre ni.plusdiffîcile que celui que nous avions fait ; mais pour lequel., au. lieu de ces infatigables Houzouanas,, je ne me voyais que des hommes qui, pour la plupart, ne.m’é.toient d’aucune ressource, et qui ayoient presque tous perdu ma confiance.?.. En suivant I autre route,.je savois du-chef de la horde qu’après deux jours de marche ,. je rencontrerais une autre peuplade de sa n a t io n q u e celle - ci pouvoit me conduire à une troisième ; et qu ainsi de horde, en horde-, il mlétoit facile: d’arriver ,, avec des guides surs,, jusqu a l.Orange. l.ui - même m’offrant de me faire accompagper jusqu’à la première par quelques-uns,des. siens,, j ’ac-j ceptai son offre , et-je partis d’autant plus satisfait qu’arriyé au camp j ’avois la faculté.,, si les circonstances.me le permettoient,, de reprendre et. d’exécuter mon projet de côtoyer la rivière de l’Orange- La plupart de mes gens s’étoient. si exténués par les plaisirs de tout genre auxquels ils. venoient de se livrer pendant leur séjour dans la horde, qu’un grand nombre ,ne pouvant suffire à la marche, restèrent, en arrière, à différentes distances. Enfin, le nombre des traîneurs devint si considérable qu’après six lieues de route il me fallut arrêter et faire halte ,, dans un coude des montagnes où la chaîne, changeant de direction , tournoitau sud-est. La horde que nous quittions y avoit séjourné précédemment; aussi,les pâturages étoient-ils épuisés, et n’y trouvâmes-nous que les premières pousses des nouvelles herbes. Ce fut là qu’après avoir cessé pendant long-tems de voir, des giraffes, j ’en revis enfin pour la première fois. Mes guides m’assurèrent que plus on avançoit à l ’onest et plus elles étoient rares ;. et en effet, en comparant le petit nombre de celles qui se montroient ic i, avec la quantité que j ’en avois rencontrée ci-devant dans les parties orientales, j ’étois porté à croire qu’ils ne me trompoient pas. A mon retour au Cap, Pinard m’assura qu’après notre séparation, ayant remonté l’Orange pendant plusieurs jours, il y avoit toujours vu des giraffes, mais jamais sur la rive gauche. Moi- mêmè, je n’ai jamais entendu dire qu’on en ait trouvées sur celle-ci : d’où je conclus que dans cette partie méridionale de l ’Afrique ,.le canton où vivent les giraffes.est. une bande d’environ quatre degrés , c’est-à-dire , l’intervalle qui sépare les deux fleuves des Poissons et de l’Orange. Ce n’est pas pourtant qu’ elles aient été reléguées là exclusivement parla nature et qu’il n ’en puisse, exister ailleurs. On en a vues à Galant, sur le Sénégal et à trois cents lieues de son embouchure. Au moins c ’est ce que j ’a r entendu dire à des gens dignes de foi. Nous lisons dans les voyageurs anciens que l'Inde elle-même en a eues; et si les voyageurs modernes n’en parlent p a s , c’est que la race y aura été détruite, ou que, devenue moins nombreuse, elle se sera retirée au loin dans les déserts. Bruce parle aussi d’une giraffe qu’il a-.vue en Abyssinie; mais cependant il est,très’~douteux que ce voyageur ait vu en effet une giraffe , puisqu’il assure qu’elles ont les cornes de l’antiloppe. Remis en marche le lendemain, nous apportâmes, vers midi, tin troupeau de bêtes à cornes qui nous annonçoit la horde que nous cherchions. Mais à notre aspect, les gardiens prirent l’épouvante, et ils se mirent à fuir vers le kra al, en chassant devant eux leurs bêtes le plus vîte qu’il leur étoit possible. Cette fuite ne m’étonnoit point, et je devois m’y attendre. In> l i a
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