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elles portent des sandales, ainsi qu’eux, ; et comme e u x , se coiffent la tête d’un bonnet de peau de jackal. Elles sont de même entièrement nues ; et ne portent, par-devant, qu’un très-petit tablier de pudeur j et sur le côté , qu’un étui en bois , en ivoire ou en écaille de tortue, pour mettre la graisse qui leur sert à se bougbouer ;. une queue de quelque quadrupède , emmanchée au bout d’un bâton , avec laquelle elles s’essuient le visage et le .corps , lorsqu’elles suent ; enfin , ce cuir des reins dont j’ai' parlé à l ’instant. Du reste , nulles verroteries, et nul ornement quelconque ; à moins qu’on ne veuille regarder comme ornemens, des jarretières et des bracelets de cuir nu. Cependant, comme la coquetterie et le désir de plaire semblent une qualité inhérente aux femmes, les Houzouânasses n’eurent pas plutôt vu les verroteries et bijoux dont étoient parées celles de ma troupe , qu’elles voulurent en avoir aussi. Je leur en distribuai à toutes ; et dès ce moment elles ne manquèrent pas de les porter avec beaucoup de satisfaction. J ’ai dit plus haut qu’elles se boughouent et se , graissent ; et cet usage est commun aux hommes comme aux femmes. Comme les athlètes et les lutteurs de l’antiquité , ils le croient nécessaire pour entretenir la souplesse de leurs membres. Ils emploient à cette opération la graisse des animaux qu’ils tuent ; et quandils en manquent, et qu’ils font griller, pour leur nourriture, des nymphes de fourmis , ils recueillent l’huile qui en, suinte , et la gardent au besoin, f o n c tion faite avec cette huile leur donne une odeur très-exaltée, et qui pourtant n’est pas désagréable. Le troisième jour de mon campement près de la borde, je vis arriver cinq hommes et deux femmes , qui revenoient de course et qui rapportoient deux moutons vivans. Le produit de leur maraude consistait en trois de ces animaux ; mais le troisième s’étoit échappé en route, et ils l’avoient perdu. Ils conduisoiént devant eux les deux bêtes, quand tout-à-coup , en approchant .du kraal, ils apperçurent mon camp. La vue de tant d’étrangers qu’ils ne çonnoissoieüt point, les effraya- Ils abandon- Tome I I . D d


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