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Je serois assez porté a regarder l ’Houzouâna comme la souche primitive des nations qui peuplent aujourd’hui l’Afrique méridionale j e t c’est de lui peut - être que descendent toutes les races de Hotteutots de l’est et de l ’ouest. Je crois en voir la preuve dans le rapport de leur physionomie et dans le clappement de langue, qu’ils ont beaucoup plus prononcé. Mais ce ne sont-là que de foibles inductions; et pour, établir le fait dont il s’agit, il faudrok des démonstrations décisives. La nation elle -même ne sait rien sur son origine. En vain je l’ ai interrogée à ce sujet plusieurs fois ; toujours elle m’a répondu qu’elle habitoit où avoient habité ses aïeux, et je n’ai pu en tirer d’autres lumières. Ce n’est qu’à l ’époque de mon retour au Cap que j ’ai acquis sur elle quelques instructions. Elles m’ont été données par des vieillards , anciens Colons de l ’est ; et je vais les rapporter comme des traditions anciennes, dont je ne garantis pourtant point l ’authenticité. Lorsque les premiers Européens vinrent s’établir au Cap, les Houzouânas , m’a-t-on dit, habitoient la Camdebo, les montagnes de neige et le canton qui sépare ces montagnes de la Caffrerie. Devenus voisins de la colonie, quand elle se fut étendue vers eux, ils vécurent d’abord paisiblement avec elle ; et même, comme ils avoient plus d’intelligence et d’activité que-les Hottentots, on les employoit de préférence dans les défrichemens et autres travaux d’établissement. Mais bientôt la bonne intelligence et l’union furent rompues par cette foule de bandits qu’on envoya de Hollande pouq peupler le pays. Ces gens vicieux et fainéans, voulurent jouir des fruits de la terre , sans se donner la peine de la cultiver. Elevés d’ailleurs avec les préjugés des Blancs, ils crurent que des hommes qui avoient une autre couleur qu’eux, étoient nés pour être leurs esclaves. En conséquence ,f ils en exigèrent des corvées ; ils les condamnèrent aux travaux les plus pénibles, et ne les payèrent plus que par de mauvais traitemens. Les Houzouânas, excédés de ces tyrannies arbitraires , refusèrent le service, et se retirèrent dans les gorges de leurs montagnes. On les y poursuivit, les armes à la main; on les massacra sans pitié , et l’on s’empara de leurs troupeaux et de leur pays. Ceux qui échappèrent à tant d’atrocités prirent la fuite et se transplantèrent dans la terre qu’ils occupent auj ourd’hui ; mais en partant, ils jurèrent, tant en leur nom qu’en celui de leur postérité , d’exterminer les monstres dont ils avoient tant de raisons de se venger ; et voilà, si Ta tradition est v ra ie , comment une nation pacifique et laborieuse est devenue guerrière, vindicative et féroce. Cette haine , si légitime dans son principe , s’est perpétuée de race en race , quoique les Houzouânas d’aujourd’hui en ignorent la cause primitive. Elevés dans une aversion invincible pour les Colons, ils savent qu’ils sont appelés à les piller et à les détruire; mais ce n’est-là , chez eu x , qu’un sentiment vague , dont le motif leur est inconnu , et qui heureusement, en les rendant cruels envers les Colons, ne les empêche point d’être bons, humains et serviables entre eux. Tout ce que je viens de dire sur le moral et sur le physique de l’Houzouâna, prouve, ce me semble , qu’il forme aujourd’hui une nation isolée ; mais une chose qui m’a singulièrement Surpris , c’est cette énorme croupe naturelle que portent les femmes, et q u i, pareille à cës culs postiches qu’avoient adoptés', il y a quelques années , les F ran ç o ise s le s distingue de tous les autres peuples sauvages ou policés , qui sont connus. J ’avois déjà eu plusieurs fois occasion de remarquer que chez les Hottentotes en général ■, à mesure qu’elles avancent en âge , la partie inférieure du dos se renfle et prend un accroissement qui sort des proportions qu’elle avoit dans leur jeunesse. L ’Houzonâna ayant dans la figure quelque caractère du Hottentot, et par conséquent s’annonçant comme de même race , on pourroit croire que le gros derrière' du sexe n’est que la efoupe hottentote, plus renflée et portée à l’extrême. Mais j ’observerai que chez les premières c’est une excroissance tardive et, en quelque sorte, une infirmité de vieillesse ; tandis que chez les autres c’est une difformité de naissance, un caractère originel. D’abord, en me questionnant moi-même sur la cause de ce phénd


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