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iv dernier moment étoit très - douloureux.. Ils tombaient (Luis los cotmilsions, puis une longue agoni»' nebevoit de les anéantir. l/un étoit à peine »'tondu mort, (tue l'iuitre y siU'Cédoill promptement:. Après uu'n cheval , mourut enooro sous mes yeux le meilleur do mes Iwnls. IV toutes m»\s portes, colle-ci m’uiïligott davantagej oit me pardonnera d‘en dire les raisons. J'avois ilonné à cet utile serviteur lo nom d’ingluml; c'étolt Ip plus «noven et .1« pins fort »le mes boouls ; aussi »»voit-il résisté il tontos les fatigues de mon premier voyage, quoique pondant la route entière, il eut été constamment employé comme premier timonier n »non chariot maître. Doué d’un instinct: supérieur i\ celui des*nm- Dutux de son espèce, mes gens, quand ils l’avoient détaché de la voiture, se possoù'nt de veiller sur lui comme sur les autres; ils le laissaient errer ;\ son gré dans le pâturage et l’abandonnoient, s’il m'est permis de 111’exprimer ainsi, t\ son intelligence toute particulière ; bien sûrs qu’il ne s’éloignerait jamais beaucoup du camp, l al- * loit-U atteller pour le départ, on n’a voit pas besoin de l’arracher à la pâture, et de le ramener aux chariots comme le reste du troupeau. Dès que les trois coups de fouet qui servoient de signal, s’é- toient fait entendre, ilvenoit de lui-même à son poste, et toujours le premier se presentoit aux traits, comme, s’il eut craint de perdre les droits d’une place qu’il n’avoit jamais cessé d’occuper. Si j ’allois me promener ou chasser , à mon retour , Ingland, du plus loin qu’il 111’appercevoit, quittoitson pâturage, et accourait vers moi avec une sorte de mugissement particulier, qui annonçoit sa joie. Il venoit frotter sa tête le long de mon corps et me carressoit à sa manière; souvent même, il léchoit mes deux mains; j’étois contraint de m’arrêter pour recevoir ses amitiés, qui duraient quelque fois un quart d’heure. Enfin , lorsque j ’y avois répondu par mes caresses et par un baiser , il reprenoit tranquillement le chemin de ma tente, et marchoit devant moi. La veille de sa mort, Ingland s’étoit couché près de son timon ; c’est à cette place qu’il expira ; j’eus la douleur de voir ses dernières souffrances, sans qu’il me fut possible de lui donner aucun secours. Ah 1 firtmbien do fois , trahi par l’amitié , trompé dans les pins dotl> eus illusions, victime de ma confiance, et des penebaro» les plus honnêtes; combien de fins j’ai songé à ce pauvre Jngland, et jet té machinalement les yeux sur lu main qu’il avoit si souvent léchée. Ei.i, pluie, après laque! le nous aspirions avec tant d’ardeur , nous ayn.nl; manqué»;, nous prîmes enfin le parti de quitter notre route nord , et de retourner au nord-est, ver# ces gorges de montagnes qui de ¡voient être notre salut. Depuis vingt,-quatre heures, aucun de nous n’avoit mangé. Ce n’est pas que nous n’eussions des vivres; mais rions appréhendions que la nourriture n’augmentât le besoin de boire. Ainsi donc, épuisés de fatigue , afibiblis d’insomnie, dévorés de soi!, nous nous remîmes en route, et marchâmes vers les montagnes. Ma destinée, depuis quelque tems, étoit d’être balotté sans cesse du désespoir à L’espérance. Nous n’avions pas encore lait deux lieues , quand subitement se présenta devant moi un motif d’espoir et d’allégresse ; c’étoit des pas de boeufs. A la vérité, leurs traces, ainsi que les bouses qu’ils avoient laissées , paroissoient un peu anciennes ; mais au moins ces vestiges prouvoient qu’un troupeau de bêtes à cornes avoit passé par là ; et soit que ce troupeau appartînt à une horde de Hottentots, soit qu’il fut celui de ce KLaas Baster que je eher- chois , je pouvois me flatter, si je le rencontrais, de trouver du secours et des amis. Tandis que nous raisonnions sur ces probabilités, et sur les moyens les plus sûrs et les plus prompts pour rejoindre le troupeau , iôees , s’élançant avec un cri de joie hors de mon chariot, se mit à courir en avant ; et à l’instant même il fut suivi par mes chiens. Assurément ce n étoit pas pour attaquer une pièce de gibier, que mou singe montrait cette ardeur ; je le connoissois trop poltron* Jusqu’à ce moment, je ne l’avois encore vu qu’une seule fois, se hasarder et s’aventurer ainsi : c’étoit à mon premier voyage, quand il me découvrit, dans le pays des Cafïres, cette source à laquelle je donnai son nom. - Une course absolument semblable paroissoit m’annoncer ici une semblable découverte. Je voki donc où il s’étoit arrête; et à deux


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