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Le raisin croît aussi .très-bien dans ce canton j et on y fait du vin et des eaux-de-vie supportables. J’ai déjà dit que la colonie des Vingt-quatre-rivières, doit son nom à une rivière qui la traverse, et qu’elle même a été appellée ainsi, parce qu’elle reçoit un grand nombre de petits ruisseaux avec lesquels elle va se décharger dans le Berg-rivier. Cette grande quantité d’eau, par les arrosemens faciles qu’elle peut procurer, est ce qui contribue le plus à la fertilité du canton. D’ailleurs, son genre de culture n’exigeant presqu’aucun travail, l’habitant doit y mener une vie douce et tranquille. Cependant la population y est peu nombreuse ; beaucoup de terres y sont encore en friche, et à peine y compte^t-on quarante à cinquante habitations, tandis qu’il devroit V en avoir infiniment davantage. - - Ceux de mes lecteurs qui savent que par-tout où l’homme trouve a vivre commodément, il se multiplie, ne manqueront pas de re- jetter sur le vice du gouvernement ce défaut de population } moi, j ’en accuserai, non le gouvernement, mais les abus nombreux qu’pnt introduit et que multiplient sans cesse les sous-ordres qu’il est obligé d’employer. Le gouvernement, sans doute, veut la prospérité de ses colonies, et son intérêt propre lui ordonne de le vouloir} mais c’est en vain qu’il fera des réglémens sages} c’est en vain qu’il erééra des établissemens nombreux, si les personnes à qui il confie ses pouvoirs , ne s’en servent que pour son détriment, et pour celui de ses colonies. Au reste, sans vouloir ici ni détailler ni approfondir des reproches qui seroient aussi indiscrets qu’inutiles, je me permettrai un voeu : c’est qu’une ville soit fondée dans le Vingt-quatre-rivières } située dans le canton le plus fertile de la colonie, elle l’èmporteroit, pour sa position, son agrément et Son climat, sur le Cap même} et ayant des débouchés faciles, la culture des terres augmenteroit nécessairement dans la contrée, avec la population j ses grains et ses fruits, ainsi que les grains d’une partie de Swart-Land, descen- droient sur des bateaux plats, par le Berg-rivier, dans la baie de Saint-Hélène \ et il seroit aisé d’établir des magasins sur les bords et à l'embouchure du Berg. La baie elle.-même pourroit avoir un entrepôt pour le commerce du cabotage} et ce commerce se feroit avec le Cap par des barques qui , saisissant,le moment des vents favorables , s’y rendraient en peu de lems pour y apporter leurs marchandises et approvisionner,oient ajn§i très-avaptageuseinent, et a meilleur compte , la ville et les yaissçaux.de. lin de , ainsi qqe ceux de l’Europe, qui relâcjieroient à- la,baie de, îa,Tabl,e. A raison de l’abondance des pâturages du canton des Vingt-quatre-rivières , on pourroit y élever .une grande quantité de bestiaux. Ç,e .pays fertile et favorisé-de la nature,,,fqijtrnïrojt encore beaucoup de bois de consr truction, attendu, que: les arbres, n’ayant point, autanf à so u fi ri r, dans ee caiitdii, de la viçjlence des yents du, sud-est , y croitroient très- bien, si seulement, on prenoit la ,pein,e. d’y .faire, des plantations soignées. La baie xle .Saldanha, pourroit aussi, servir d entrepôt ù toute la partie de Swart-Land, qui l’avoisiiie, et seroit trop eloignee du Berg pour y faire, descendre leurs,grains} cpt entrepôt devien- droit .même , outre, l’utilité, .dont il seroit. a,ux colons de 1 intérieur , d’un avantage réel aux.yaîsseaux de lo rites les nations, qui, çon- .traints par les vents , et ne pouvant entrer, dans lu baie de la Table, relâcheroient dans celle de Sahlanhu , certains d y trouver les rafraîchissemens nécessaires pour continuer leur route. Le veen,. que .je forme ici, pour la,commodité,.des colons et le- Ihoij général de tous les navigateurs, sera.sans doute long-tems impuissant I car la pojïtique - commerciale des Compagnies privilégiées a-t-elle jamais su allier lotir luterei particulier’ à celui de tons , lorsque cette soif ardente de l’or, qui domine si puissamment les marchands, de toutes les nations, leur commande d’une manière aussi impérieuse, llégocsuie des'oppoyor a tout ce qqr ne tend point a augmenter les bénéfices qp’attend leur ayideycupidite ?. Il est donc bien prolixe que la .Compagnie né donnera jamaisles mains ni à cet établifgfnnçpt, pi à- ceux , j 3» parlé, au §ujèt 4es baies du charmant pays ci’A.uteniquoi, quelrpt utile qu ii puisse paroitre pour le bien et la prospérité, des colonies ; car, dans la crainte où elle est sans cesse, que les capitaines qui sont a son service, ne vendent a leur


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