en ronger et détruire absolument tous les meubles, des détails qui ne conviennent point aux termites du Cap-de-bonne-Espérance, Ou qui au moins ne sont pas conformes à ceux que j’ai été a portée de voir dans plusieurs cantons de l’intérieur de l’Afrique, et spécialement dans le Camdebo, et le Vingt - quatre - rivieres. J y ai trouvé des termites ; mais ila n’y sont ni aussi dangereux, ni aussi destructeurs que ceux dont parle Smeatman ; les plus hautes d entre celles de leurs huttes que j’aie vues , n’excédoient pas quatré pieds, et elles étoient plus ou moins solides, selon que la terre dont elles étoient construites avoit plus ou moins de ténacité ; enfin, loin d’être recouvertes d’un toit de mousse et d’herbages , comme celles qu’a vues le voyageur anglois , toujours elles sont, dans la partie oh j’ai voyagé, un peu plus lisses et-sans autre couleur que celle de la terre qui avoit servi à les former. Les Hottentots mangent les nymphes de ces fourmis ; c’est même pour eux un mêt très-friand ; et les miens, quand ils en trouvoient l ’occasion, ne manquoient jamais d'ouvrir le dôme pour en avoir. Il est aussi beaucoup d’oiseaux et de quadrupèdes qui font la guerre à ces insectes ; mais le plus dangereux de ses ennemis est une sorte de tamanoir , nommé par les colons, erd-varken (cochon de terre ), qui en fait particulièrement sa nourriture (Voyez Buffon). Ordinairement quand les retraites ont été fouillées et abandonnées , elles se changent en ruches: des essaims d’abeilles sauvages viennent s’en emparer pour y déposer leur famille et leur miel. Mon singe Kees montroit un instinct merveilleux à découvrir ces cachettes de friandises ; c’étoit un trésor dont il annon- çoit la découverte par des bonds multipliés ; et nous en profitions avec lui. Pour moi, lorsque je trouvois de ces fourmilières vides, et qui, n’ayant été ouvertes que par un des côtés, conservoient encore leurs voûtes intactes et saines, je savois en tirer un parti tres- utile : c’étoit un four naturel où mon monde et moi nous préparions nos alimens; il ne falloit qu’y faire quelques dispositions particulières, le nétoyer tout-à-fait, le chauffer avec du petit bois: alors nos viandes y cuisoient à merveille. Si'l'on s’en rapporte à Kolbe, le Swart-Land et le Vingt-quatre- rivières, quand les Hollandois vinrent s’y établir, étoient occupés phr plusieurs peuplades de Sauvages dont il donne les noms. Aujourd’hui, non-seulement il n’existe plus une seule de ces nations primitives et indigènes , mais la tradition ne dit même rien sur leur prétendue existence. Assurément, j ’ai trop horreur du crime pour entreprendre de l’excuser quelque part qu’il se trouve : si les premiers colons ne se sont emparés des deux cantons que je viens dénommer, qu’en exterminant les habitans; ce sont des monstres-, dont le nom et la mémoire doivent, pour jamais, être dévoués a l’exécration. Mais ayant de les condamner, ne faut-il pas s assurer avec évidence qu’ils sont réellement coupables ? Ce Kolbe, qui, à chaque page, se montre si fautif, ne le seroit-il pas, encore sur cet objet? Les nations qu’il cite, ont-elles existé reellement, et croiroit - on que les Hollandois les ayent détruites, quand parmi eux et autour d’eux il subsiste tant de hordes de Hottentots , qu ils ont conservées? Quoiqu’il en soit de ce fait, l’état actuel des Vingt - quatre- rivières est, comme jë l’ai déjà dit, la partie la plus agreable de la colonie hollandoise; car, non-seulement, on y cultive les graines de toutes espèces, ainsi que les légumes; mais les habitans se sont encore adonnés à la culture des fruits; et ce genre de commerce est d’autant plus lucratif pour eux, qu’ils sont presque les seuls à l’exercer, et n’ont à craindre que peu de concurrens. Ce sont particulièrement des citrons, des oranges, des limons, descéclras, des pampelmoes, des figues et des grenades, qu’ils viennent vendre à la ville. Us en amènent des chariots chargés, et quelqu’en soit la charge , elle est enlevée presqu’aussitôt par l’afïïuence des acheteurs. On paye ordinairement le cent de ces fruits, quatre, cinq ou six rix- dalers. Cependant il est une espèce d’orange qui, malgré sa petitesse, 6e vend davantage ; c’est celle qu’on nomme au Cap, naretjes. Le riaretje, distingué, comme le citron, par une protubérance à la tête, est moins gros que l’orange ordinaire, mais pour la saveur et le goût, il est infiniment supérieur a toutes les autres especes. „ ‘ ' N 2
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