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a'4 t O Y A G E jflofeiïrs1 qui sont hautaines et dédaigrieuseS' : ic i, tout Te mal pro-- vidAt dè leur richesse. LéS sëcônds‘, simples-, hospitaliers, très-bons, soïît dés cuItiVntetiis! ijtii.Vivent du fruit dé leur travail : ici, le bien résulte de la médiocrité. Les derniers, assez misérables et trop paresseux pour àrrâCher leuf sriihsistance à la terre, n’ont d’autre res- sbutcë ipiè dans le produit de quelques bestiaux qui se nourrissent Comme ils pèuvent. Séniblables aux Arabes Bédouins , c’est beau- coüp quand ils prennent la peiAe de les promener de pâturage e» pâturage, dé Canton en caxïton. Cette vie errante les empêche de sd bâtir dés' habitations fixes. Quand leurs troupeaux lés obligent à séjourner pendant"quelque tèinâ dans un lieu particulier, ils se construisent à la hâté uAe hutte grossière qtfils couvrent de nattes, à là nfâniërte des 'Hotteütotè, dont ils ont adopté les usages et dont ils ne diffèrent plus aujourd’hui que par les traits du visage et la céhieûf : LèJ màtâise pour céüx-ci naît de ce qullà ¿ ’appartiennent à aucuiie Situation précise de la Vie sociale. Ces ùotnades faiïiéans sont généralement en horreur à leurs lâbo- rieüi Voisins qui redoutent leur approche et s’eh éloigient le plus qu’ils p'èüVent’; parce que n’ayant pas de propriété , ils violent sans scrupule; celle des antres, et que quand leurs bestiaux manquent dé pâturage, ils les conduisent furtivement sur le premier terrain cuitzvê'qui est à leur portée. Se flattent-ils de n’être point découvert, iis restent là jnsqu’à ce qne tout soit dévoré. S’apperçoit-on du défit, alors commencent des quérelles, des batteries, puis des procès, dans lesquels il faut recourir au drossart, et qui finissent presque toujours par faire trois ermeiùïs, du voleur J du Volé et du juge. Rien dè plus vil èt de plus rampant que les colons de la première Classe, (juand ils ont affaire à quelqu'un des principaux officiers de la Compagnie qui peuvent influer sur leur sort. Mais aussi rien dè plus sottement vain ét de plus insolemment haut vis-à-vis des persorines dont ils n’ont ni à espérer, ni à craindre. Fiers de leur aisance, gâtés par] la proximité d’üîle ville dont ils n’ont pris qu’un luxe qui les a corrompus et dés vices qui les ont avilis ; E N A F R I Q U E . avilis ; c’est sur - tout envers les étrangers qu’ils déployent leur morgue et leur imbécille orgueil. Voisins des colons qui habitent l ’intérieur du pays, n’espérez pas qu’ils les regardent comme leurs frères. Pleins de mépris pour eux, ils leur ont donné le nom de Üauw -boer : sobriquet injurieux qui, en françois , répond à celui de manant. Aussi, jamais ne voit-on ces honnêtes cultivateurs, lorsqu’une affaire les amène à la ville, s’arrêter dans leur route chez les gens dont je parle; ils savent trop bien avec quel dédain insultant ils y seraient reçus ; on dirait deux peuples ennemis, toujours en guerre, dont les individus s’unissent seulement de loin en loin par quelques rapports d’intérêt. Ge qui révolte le plus dans l’insolence de ces Africains, c’est que la plupart d’entre eux descendent de cette race corrompue, que la Compagnie hollandôise tira des maisons de charité ou des maisons de force, quand, voulant former au Cap un établissement, elle y envoya quelques habitans, pour y commencer, à leurs risques et périls, une population. Cette émigration honteuse, dont l’époque n’est pas si éloignée qu’on ne s’en rappelle encore beaucoup d’anecdotes, devrait, ce semble, inspirer quelque modestie à ceux qu’elle regarde; et cependant ils n’en sont que plus arrogans; comme s i, à force de mépris et de hauteur, ils se flattaient de faire oublier l’abjection de leur origine. Voyent-ils quelque étranger venir au Cap, dans le dessein de s’y établir et de s’y fixer, il# s’imaginent qu’il n’y est amené que par les mêmes circonstances qui, . autrefois , y bannirent leur pères, et ils les traitent avec le plu# profond dédain. Il est fâcheux que ces procédés si choquans aient infecté presque toutes les habitations qui environnent, à peu de ’distance, la ville du Cap; car ce canton est charmant. Embelli par la culture, par des vignobles nombreux, par des maisons de campagne très-agréables , il offre par-tout des perspectives délicieuses dont le site et la variété n’auroient que de quoi plaire , s’il avoit d’autres habitans. Moi, qu’aucune sorte d’intérêt ne de voit rapprocher d’eux ; moi, qui ne leur demandois rien, et qui n’étais venu enAfriquc Tome I. D


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