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jfefr P R É C I S sées, et à l’autre des viandes hachées menu. En moins de quelques minutes , celui - ci fut bien portant ; l ’autre mourut deux heures après. • , A observer de près les granivores , on diroit effectivement que les graines qui font principalement leur nourriture , sont pour eux un aliment trop peu nourricier et insuffisant ; puisqu’ils y ajoutent encore des fruits , de Îa chair, des insectes, en un mot, tous les genres de substances nutritives qu’ils rencontrent. Le carnivore, au contraire, soit qu’il vive de chair, soit qu’il vive d’insectes, est un dans ses alimens. Le sien lui suffît, et jamais il n’a recours aux graines. De toutes les espèces d oiseaux, aucune ne paroit aussi sujette à la faim et au besoin fréquent de manger que les piscivores ou mangeurs de poissons. Aussi la nature leur a t-elle donné, ou de larges' gosiers , ou de vastes poches, dans lesquelles ils accumulent une grande-quantité de nourriture pour les besoins à venir. Quant a ce qui concerne les oiseaux de proie : ceux-ci supportent la faim pendant un tems très-considérable. J’ai fait, à ce sujet , différentes expériences ; mais je me contenterai de citer un fait qui prouve davantage encore, et dont le résultat est vraiment étonnant. / j _ J’avois un vautour, de l'espèce appellée au Cap chasse-fiente que je voulois tuer, dans le dessein de l’empailler. L’animal me paraissant trop gras pour cette opération, je le fis jeûner. De jour % en jour , je m’attendois à le trouver mort, on au moins extrêmement affoibli ; et il annonçoit toujours la même vigueur. Enfin après onze jours d’une privation totale de nourriture, impatienté de ce qu’il ne finissoit pas,'et pressé par d’autres soins, je le tuai. Mais en le dépouillant, je m’apperçus qu’il auroit pu Vivre long - tems encore ; car, malgré son jeûne , il restoit si gras que je fus obligé de le dégraisser, pour qu’il pût être préparé. La mime observation a lieu p o * les quadrupèdes ; ceux qui H I S T O R I Q U E . vivent de viande résistent bien plus que les autres à la faim ; et ce fait est si connu, si avéré, que je n’ai pas besoin de le prouver. L ’espèce humaine elle-même en fournit une preuve sensible dans les nations qui mangent plus ou moins de viande. Le Hottentot, dont la nourriture est du laitage, des racines ou des sauterelles séchées, n endure pa9 , à beaucoup près, la fatigue et la faim autant que celui qui vit de chasse et qui souvent réduit à passer plusieurs jours sans manger, n’en est pas plus incommodé. J’ai remarqué même que, malgré les préjugés contraires, ce genre d’alimens , toutes choses égales j contribue à rendre l’individu plus fort. De toutes les races d’hommes que fai connues sur le globe , la plus grande et la plus robuste, selon m oi, est celle dés colons du Cap ; et je n en ai connu sur le globe aucune autre qui soit aussi carnassière. Moi-meme , que mes voyages, par leur nature , ont forcé, pendant plusieurs années;, de vivre uniquement de chair , j avoue que je n ai jamais joui d’une santé plus constante et plus vigouréuse. Jamais aussi jen’ai été plus sobre;etsii:Anglois, qui mange plus de viande que les autres peuples de l’Europe, fait deux repas par jour , c’est que dans’le courant de sa journée, il boit du thé, du punch et d’autres boissons pareilles qui précipitent sa. digestion. Outre les expériences que j’avois entreprises sur la faculté, plus ou moins grande, qu’ont certains animaux de supporter la faim,, j ’enavois commencé d’autres sur la sorte d’impassibilité dont sont douées quelques espèces d’insectes : impassibilité par laquelle desêtres , qui pour la plupart ne vivent que six mois ou même moins, paroissent cependant avoir reçu de la nature la propriété d’être indestructibles par ces sensations-destructrices de tout corps- vivant, que nous appelions douleur. Je pris une grande sauterelle à allés rouges, du Cap, je lui ouvris le ventre, lui enlevai les intestins, en les remplaçant par du coton, et, dans cet état, je l’attachai dans une boite av-ec une


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