changement, a compter delà première ferveur de l'enthousiasme Jusqu’à son entier refroidissement, ne fut pas l’affaire de quinze jours.' . - - - Néanmoins les ouvrages, quoiqu’abondonné's à des mains gagées , ne furent pas interrompus. Le .gouvernement les fit continuer avec activité; et déjà, au retour de mon voyage, cet ob- jetmontoit'à des sommes considérables. De tout côté, on ne voyolt que préparatifs do guerre èt moyens de défense; il sembloit qu’on voulût disputer pied à pied le terrain à l’ennemi ; et si la Compagnie put se plaindre des dépenses immenses qu’occasionnèrent ces apprêts i ils lui prouvèrent au moins que ceux à qui elle avoit confié l une de ses plus importantes possessions , n’avoient rien négligé pour la lui conserver. Depuis la montagne de.læTable jusqu'à la baie Fàlso, lô che- min etoit garni de petites redoutes, qui, construites de manière a se soutenir 1 une 1 autre, devoient arrêter l’ennemi ou du moins retarder sa marche* Un autre chemin qui conduisoit de la ville à la Baie-aux-Bôis:, avoit été travaiUé d’une autre.manière. Celui-ci, le plus beau à la fois et le plus agréable de tous les environs, formoit, pour les habitans de la ville , une promenade charmante. Dans la crainte que les Anglois, attirés par la facilité qu’il leur offriroit pour marcher à la ville, ne se déterminassent à faire leur descente à la Baie-aux-Bpis , non-seulement on le'dégrada‘dans toute sa Ion- gueur, mais on le coupa d’espace en.espace par de larges fossés et de profondes excavations. Ce n étoit pas sans douleur que je contemplois ces ouvrages1, qui n’étoient dans lé fond qu’une destruction malheureuse. Cette promenade m’étoit devenue' bien chère ; je me l’étois comme appropriée. . C est-là que j ’aitïiôîs à mé rén- .. dre dans lesmomens où elle étôit. déserte, pour m’y repaître à' loisir de rêveries et de projets de Voyages. J’en avois compté tous lesarbustes, j ’en connoissois tous les repos. La guerre et ses préparatifs venoient d’en bouleverser les gazons, d’en flétrir les fleurs. La ville avoit perdu pour moi son plus grand charme et sa plus belle parure. | _ . Dans le voisinage, depuis la Pointe des Pendus, qui avoisine la Croupe du Lion, jusqu’au fond de la baie, le rivage étoit défendu par toutes sortes d’ouvrages nouveaux. Par-tout on avojt multiplié les batteries. Il est vrai qu’il marSjuoit à tout Cela du canon ; -mais Ilsle-de-France avoit promis d’en envoyer; et, si je m’en souviens bien, les canons, en effet, arrivèrent quand la paix fut signée. Là ville elle-même devoit être défendue , vers l’est, d’une forte clôture de palissades , q ui, commençant au rivage, venoit abou- tir au pied de la montagne du Diable. C ’étoit encore l’Isle-de-France qui devoit fournir les bois nécessaires à cette circonvallation ; et cet engagement au moins fut mieux rempli que l’autre. Mais pour une administration qui'possède de vastes et immenses forêts ' n’étoit-ce pas une honte que d’aller, à huit cents lieues de distance^ solliciter, chez une puissance étrangère, des secours qu’elle pou- voit, sans peine et presque sans frais, tirer, par- mer ainsi que par ferre, de ses diverses possessions. J ’ai déjà , dans mon premier voyage, publié à ce sujet quelques réflexions. A mon retour en Hollande, j’en ai parlé a quelques administrateur? de la Compagnie ; et je ne doute pas que bientôt ils ne lui fassent adopter un projet que son intérêt lui conseille ( i) . Comme c’étoit par le côté de l’est qu’on s’attendoit à voir les Anglois attaquer la ville, c’étoit-aussi de cecôté-là qu’on avoit cherche à la fortifier davantage. Mais parmi ces ouvrages nouveaux f (i) Les événemens ont bien changé depuis le jour où ces lignes sont é crites; ils changeront peut-être encore et rendront plus faciles les établissemens qu ’ont si long-tems retardé* 1« ro u tin e , l’ëgoïsme et les intérêts des a g r é g a tions partielle*.
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