renvoie à la defcription des animaux, cet examen qui ne convient point à des récits purement hiftoriques. Je n’avois point encore vu de près la Mie très-improprement dite Blettemberg ; quelques ménagemens que je prenois à la fuite de ma maladie m’avoient jufqu’alors empêché de l’aller examiner; lorfque je m’y rendis pour la première fois, je fus furpris de voir que ce n’étoit qu’une rade très-ouverte & qui ne prend prefque pas dans les terres. Elle eft fpacieufe ; les plus gros Vaiffeaux peuvent y mouiller ; l’encrage en eft fûr ; ail moyen des chaloupes on gagne aifément une belle plage qui n’eft point gênée par les rochers qui s’y trouvent, attendu qu’ils font tous ifolés. Les équipages , en remontant une lieue de côte , arriveroient à l’embouchure du Queur-Boom & y trouveroient de l’eau; chez les Habitans des environs on fe procureroit des rafraîchiffemens , & la Baie même donneroit le poiffon dont elle abonde & des Huîtres excellentes dont tous les rochers font couverts. Cette Baie eft un des endroits où le Gouvernement devroit établir des chantiers , des dépôts de bois ; ils font magnifiques dans tous les environs, plus faciles à exploiter que par-tout ailleurs, parce que , comme dans le Pays d’Auténiquoi, par exemple, ce n’eft point fur des montagnes efcar- pées qu’il faut l’aller chercher; il eft là fous la main; on le trouvé pa r -tout; on en feroit comme je l’ai déjà dit , des magaûns fur le bord de la Baie. Une ou deux barques le tranfporteroient au Cap dans la belle mouflon , en très-peu de temps & fans rifque; ce débouché facile ouvriroit les yeux des Habitans fur leur intérêt particulier ; les tranfports augmenteroient & fe renouvelleroient bientôt. Ces terres inépuifables , une fois défrichées, offriroient en outre l’efpoir des plus belles récoltes , y attireroient des Colons intelligens à caufe de la facilité de communiquer avec le Cap. On fe procureroit de toutes parts une aifance & des agrémens auxquels on eft forcé de renoncer , parce que , pour les aller chercher , il faut faire plus de cent-cinquante lieues dans les terres. On n’entendroit plus alors ces bons Hollandois former hautement & de tout leur coeur des voeux ardens pour qu’une Nation quelconque vienne s’établir dans leur voiiinage & Leur fournir les douceurs de la vie , les agremens de la focieté , en mené temps qtl’elle étendroit les tréfors du commerce à la baie l’Agoa. Ces fouhaits fi contraires à leur politique , ne feront point heureufe- ment exaucés. Il n’appartient qu’à la Compagnie d y former un bel établiffement. Aux profits généraux d’une pareille opération elle en joindrôit de particuliers, qui ne laifferoient pas d avoir de l’importance ; elle pourroit faire , par exemple , l’exploitation d un arbre nommé Bois-Puant qu’elle fe réferveroit & tranfporteroit en Europe , où fans contredit on l’auroit bientôt diftingué des plus beaux bois de l’ébénifterie. Les avantages que la Compagnie & la Colonie peuvent tirer de ce beau Pays n’étoient certainement point échappés au Gouverneur qui en avoit fait le voyage ; mais , en bonne fo i , dans des Colonies dont le bien - être eft fubordonné à celui de quelques entrepreneurs réunis , intéreffés à étouffer tout germe qui ten- droit à diminuer leurs profits, qu’eft - ce qu’un Gouverneur? Un être apathique, indolent fur le bien général ,qui n’eft ftimulé & na d’énergie que pour fa fortune particulière ; confentant a s expatrier pour un temps , il a mis in petto pour premier article de fon marché, que, comme il doit faire une fortune rapide, tous les moyens de fo là procurer font bons & licit'es; il part; il arrive; il les trouve à fa portée , les faifit, s’en retourne dans fa Patrie, infulte fes Concitoyens par un fâfte infolent, & n’a garde , fans doute, d’ouvrir les yeux de fes maîtres fur ces redreffemens & ces opérations qui feroient, en peu de temps, la profpérité d’une nom- breufe Colonie. Un fucceffeur le remplace qui s’enrichit à fon tour , & le citron eft ainfi cent fois exprimé. Je crois qu’il en eft des Colonies apartenantes à des fociétés comme de ces voitures publiques qui circulent dans toute l’Europe, traînant à la fois & marchandifes & voyageurs ; pourvu que celles- là arrivent à bon port, les entrepreneurs s’inquiètent peu fi. les pauvres roués qui fortent du carroffe ont encore leurs bras & leurs jambes. Dans les environs de cette Baie, je trouvai le moyen d’aug- tnenter ma collection de plufieurs beaux oifçaux & même de quelques m
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