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paffer. Je létrillois auffi moi-même. Il fe fauvoit & ne reparoiffoit à la tente qu’à l’entrée de la nuit. J'ai repofé fur ces détails avec plaifir. S’ils ne font ri?n pour le progrès des c0Qnpiffanc.es humaines , il font beaucoup pour mon ame ingénue & Ample- Ils me rappellent des paffe-temps bien dgux, des jours bien fereins & paifibles, & les feuls mpm.ens de ma vie où j’aye connu tout le prix de l’exiftence, Tant que dura mon féjo.ur à S'yellendam , je répondis aux tendres foins de mon Hôte , par les témoignages de la plus vive reconnoiffance ; mais ce n’étoit ppint là le train de vie qui con- yenoit à mon humeur; & ,dès que ma charrette à deux roues fut achevée , j’y plaçai ma cuifine & mon office , & délogeai fans délai. Ge fut le 12 Janvier 1782. D’après les informations que j’avois prifes, je dirigeai ma route en longeant toujours la côte de l’Eft à une certaine diftance de la mer. Les fermes à blé ne s’étendent pas plus loin de ce côté, le prix très-modique de cette denrée n’étant pas même un équivalent aux frais & aux difficultés de leur franfport à la Ville. A deux lieues de l à , je paffai une petite rivière nommée le Buffsias ; & , après deux jours de marche,. nous arrivâmes à un bois appelé le bois du GjanÀ - Père. Je m’arrangeai pour paffer vingt- quatre heures dans ce bois que je voulois parcourir. Comme je faifois le dénombrement de mes. Chiens , je m’aperçus qu’il m’en pianquoit un ; ç’étoit précifément une petite Chienne de prédilection que je nommois Rofette. Son abfençe m’intrigua ; c’étoit pour moi une. perte réelle qui diminugit ma meute à propos de rien , & ma privoit de, ma favorite qui, de fon côté, m’affeâionnoit beaucoup. Je m’informai de mçs gens fi quelqu’un l’avoit remarquée en route. Urj fieul m’affura lui avoir donné à manger , mais dès le matin. Après une °U deux heures de vaines reçherche%, j’éparpillai mon monde pour l’appeler de tous côtés; je,fis tirer des coups de fufil pour Ig remettre en vo ie , s’ils arrivoi.ent jufqu’à elle; tout cela, nç réuffiffant point ÿ je pris le parti de faire monter à cheval l’un de mes, Hottentots. & lui donnai ordre de reprendre le chemin que nous venions de faire » & de, la ramener à quelque prix que ce fût. Quatre heures s’étoient écoulées quand ndus vîmes arriver mon commiffioti- naire à toute bride. Il portoit devant lui fur farçon de la M é une- chaife & un grand panier. Roiette couroit en avant ; elle fauta fur moi & m’accabla de careffes. Mon homme me dit qu’il l’avoit trouvée à deux lieues environ de notre halte, affife fur la route , à côté de la chaife & du'panier qùi s’étoient détachés’ de l’équipage fans qu’on s’en fût apetçu. J’avois oui conter fur la fidélité des Chiens , des traits non moins extraordinaires que celui-ci ; mais je ti’en avbis pas été lé térnoin. J'avoue que le récit dé mon Hot- tëntot me toucha jùfqn’aux larmes ; je carëffai de nouveau cette pauvre Bête, & cette marque d’àttàchement qu’elle vendit de mé donner nie la- rendit encorë plus chère. Elle eût péri de faim fur l'a place, oü féroit devenue pendant là nuit la proie du ptettiier animal féroce qui l'anroit rencontrée. Les coups dè fufil que j’avois fait tirer pour elle n’ayant fait* lever aucune éfpèce de gibier, & m’étant convaincu moi * mettre par une vifite exacte de la fotet, qu’il ne falloit pas efpérer d’en trouver , rioüs délogeâmes dès lé lendemain matin. Nous tfavions pàs fait quatre lieues , qtten tra- verfant une petite rivière qui prehd fa fource dans cette forêt, ma voiture à deux rouës Culbuta. Le refte du jour nous fufflt à péine pour repêcher, féchèt & remettre en place tous' les effets & lës ufte'nfiles de ma cüifiné. Une grande partie dé ma porcelaine fraèarfée ÿ fèftâ. J’avois fort heuréufement des pièces de rechange. Nous pouffâmes jüfqu’à trois lieueS {rltis loin. Là je fus arrêté pat la- rivière lë Uityvcrlochs. Elle n’étoit point guéablë pour le moment. Ge Pà-yS eit couvert dè bois. Je me flattai que j y trouverois de jolis oifeàUx & dés itlfeflëS ; je réfdlus d’attendre que la rivière fût diminuée. Je fis dteffët mes tentes a là lifière du bois, & met Hbftentots s' f conilruifirOnt des caBahéS. Quelle fatalité! les Habitant des envirdhs inffrtirts de mon.arrivée vinrent tôtts avëé eniprëffetnént me rëndtè Vifite & thé troüBîer darisma chatrtiarite retraite. Il me fallut eflnyer lés lorrgs'pféarribulet de leurs reproches obligeaïis de n’être point defeendu chez eux ; & me fàtigaût dé léuts dfftev qu’ils réptoduifolerit foüs mille 8é mille fdrrties potit riié fédiilre, ils tué cStdiiefit aVèc etttpKàfe divéfis 1 >j


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