de^ tonnère ; nous n’en continuâmes pas moins notre route ; car, ne voulant point décharger nos- Boeufs avant la nuit, & privés dabris dans lèndroit ou nous avions dîné, la pluie ne nous eût pas plus épargnés en reliant tranquilles qu’en marchant; mais, vers cinq heures du foir, nous nous Tentions tellement haraffés qu’il ne nous fut pas poffible d’aller plus loin; je fis dreffer fur le champ ma canonnière. On alluma de grands feux ; lorfque nous nous fûmes féchés , je gagnai mon gîtes & mes gens s’arrangèrent comme ils purent fous leurs peaux & leurs nattes qu’ils inclinoient du côté de la pluie , à peu près comme on place des periiennes ou des abats-jours pour fe garantir, des ardeurs du foleil. L’humidité de la terre eut bientôt pénétré la couverture de laine fur laquelle je m’étois vainement étendu pour repofer; & la pluie-qui tomba fans relâche, s’infiltra de tous côtés dans la toile de ma tentes je fus inondé auflî bien que mes gens ; nous nous réunîmes avant la pointe du jour pour partir, Hans a/ avoit averti que nous ne devions pas être fort loin d’un Ktaal de Cafire.s détruits par les Colons ; le lever du foleil avoit djfïipe les nuées; je repris courage , & je réfolus de marcher juiqu’à ce que nous trouvaflions ce Kraal qui nous promettoit un abri commode ; mais fept heures de marche, trois lieues à faire encore pour arriver jufques là , nos Boeufs excédés de fatigue, l’approche du foir, St fur-tout le voifinage d’un çharmant ruiffeau , m’engagèrent à planter le piquet, Le Mimofa devenoit de lieue en lieue plus rare, plus petit & plus rachitiqup qu® dans le terrein que nous avions laiffé derrière nous; } herbe etoit auffi moins haute; à la vérité , nous nous trouvions fur une terre plus élevée ; de notre campement, mes gens tne firent apercevoir dans le lointain une montagne fort haute qu’ils Croyoient reconnoître ; je la diftinguai mieux avec le fecours d e nia lunette ; elle étoit la plus voifine du camp de Koks-Kraal, & je 1 avois plus d’une fois arpentée dans mes ehaffes ; elle pouvoit etre à douze ou quinze lieues de nous. Lorfquon eut déchargé les Boeufs & dreifé ma tente, je fuivis, eu me promenant, les bords du ruiffeau qui, probablement après bien bien des détours, alloit fe perdre dans la rivière Groot-Vis ; j’ab- batis un oifeau rare & nouveau pour moi; c'étoit un Coucou ; malgré fon affinité avec celui dont j’ai parlé & qu’a décrit Buffon, fous le nom de Coucou Vtrd-Doré du Cap, j ai de*fortes raifons d’en faire une autre efpèce ; fon ramage d’ailleurs eft tout-a-fait différent ; fa femelle , plus rufée , me ^ perdre beaucoup de temps à la pourfuivre ; fon manège , que je pourrois comparer a celui d’une Coquette , m’offroit à tous momens beau jeu pour mieux tromper mon efpoir ; quand je croy ois la tenir, elle voloit au moment précis à vingt pas plus loin,. pour recommencer fes aga- ceries ; après m’avoir ainii leuré pendant plus d une heure, elle gagna l’épaiffeur du bois, & j’en fus pour mes frais. * J’arrivai au campement en meme temps qu un de mes Chaffeurs qui rapportoit une Gazelle Gnou qu’il avoit tuée. C eft M. Gordon qui, le premier, a fait connoître cette charmante & rare efpèce; la defeription qu’il en avoit envoyée a M. le Profeffeur Allaman, & que ce Savant a publiée, eft de la plus grande exaâitude ; on regrette cependant que la figure qu’on en a donnée en même temps, foit défeêtueufe & mal rendue. Cet animal, qui par les- formes reffembie à un petit Boeuf, ne fe fait pas mieux connoître dans les planches de la tradu&ion Françoife du Dofteur Sparmann, en ce que l’Auteur de ces planches ou des deflins qui les ont produites , non content de lui donner 1 encolure & la croupe du Cheval , a encore ajouté fa queue , ce qui neft pas vrai , le Gnou ayant précifément celle du Boeuf. Les Hottentots nomment cette Gazelle Nou , précédé du clappement de la fécondé efpèce que j’ai indiqué plus haut ; c’eft probablement ce clappement qui a engagé le Colonel Gordon, à ajouter un G au nom propre, ce qui produit à peu près la même manière de le prononce* j le Doéteur Sparmann écrit Gnu , parce que- l’U Suédois & Allemand fe prononce Ou ; les traduâeurs devroient prendre en confidération ees petites différences qui peuvent occafionner des erreurs, relativement aux noms propres des animaux qu’il eft effentiel de ne pas défigurer. Cette huit fut tranquille ; nos Boeufs étoient attachés près de Tmt Ut ^ r
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