XV) P r é c r.s H i s t o r i q u e , chefs-d’oeuvres immortels confacrés î à la poflérité par un des plus grands génies; je brûlois tous les jours un nouvel encens aux pieds de fa ftatue ; mais fon éloquence magique ne m’avoit pas féduitau point d’admirer jufqu’aux écarts de fon imagination, & je ne pouvois pardonner au Philofophe les exagérations du Poëte. . D ailleurs & par-deffus tout, je fongeois continuellement aux parties du Globe qui n’ayant point encore été fouillées, pouvoient,' en donnant de nouvelles connoiifances , reélifier les anciennes; je regardois comme fouverainement heureux, le mortel qui auroit le courage de les aller chercher à leur fource ; l’intérieur de l’Afrique , pour cela feu l, me paroiffoit un Pérou. C’étoit la terre encore vierge. L’efprit plein de ces idées, je me perfuadois que l’ardeur du zèle pouvoit fuppléer au génie, & que pour peu qu’on fût un obfervateur fcrupuleux, on feroit toujours un affez grand écrivain. L’entoufiafme me nommoit tout bas l’être privilégié auquel cette entreprife étoit refervée ; je prêtai l’oreille à fes féduâions, & de ce moment je me dévouai. ISi les liens de l’amour, ni ceux de l’amitié ne furent capables de m’ébranler ; je ne communiquai mes projets à perfonne. Inéxorable, & fermant les yeux fur tous les obftacles, je quittai Paris le 17 Juillet 1780, VOYAGE V O Y A G E ' D A N S L’I N T É R I E U R DE L A F R I Q U E V O Y A G E A u C a p d e B o n n e - E s p é r a n c e , Im p a t i e n t de réalifer mes projets, je me rendis en Hollande. Je vifitai les principales villes de la République, & leurs curio- fités ; Amfterdam enfin m’offrit des tréfors dont je n’avois nulle idée. Tous les SaVans daignèrent me recevoir ; tous les cabinets aie furent ouverts : ehtr’autres, je ne pouvois me laffer d’admirer celui de M, Temminck , Tréforier de la Compagnie des Indes, & la brillante Çolleétion qu’il renferme. J’y remarquai une foule d’objets précieux que je n’avois jamais vus en France. Tout m’y parut extrêmement rare , & de la çonfervation la plus pure, Sa fuperbe volière anffi me préfehta , dans une fuite admirable , le double afpeit de l’Art & de la Nature réunis pour tromper les climats. C’eil là qu’il eft permis à l’oeil enchanté d’admirer, vivans,, Jes individus les plus beaux & les moins; connus ; c’eil là, qu’on Tome 1, A
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