Page 59

27f 59

sont toutes revêtues d’un ciment ordinairement plus dur que la roche même sur laquelle il est posé; elles sont quelquefois divisées en plusieurs pièces, et le plus souvent soutenues par un ou plusieurs piliers de construction ou taillés dans le roc. Leurs ouvertures sont rondes, elliptiques ou carrées; mais une de ces formes fut toujours tracée d’une manière régulière. Celles qui m’ont paru appartenir aux Arabes anciens et modernes, à quelques exceptions près, sont rondes ou anguleuses et d’un travail d’autant plus grossier qu’il paraît être plus récent ; elles sont toutes à une seule pièce, dépourvues de ciment et de piliers de soutien, du moins celles que j ’ai examinées. En un mot, ces dernières seront mieux désignées par le nom de puits, puisqu’elles sont plutôt creusées pour atteindre les eaux souterraines, que destinées, ainsi que les précédentes, à servir de vastes bassins pour recueillir les eaux des pluies. D’après ces observations, je citerai comme citernes grecques et romaines celles à'Abousir, Benaieh-Abou-Selim, Ghefeirah, A s ambak, Zarghah, Zemlèh, Daphneh, Klekah et Temmimèh. Les Sarrasins, dont l’intention fut bien plus d’assurer les communications par le littoral et d’y établir des points de défense que de fertiliser les terres, ont ordinairement creusé leurs puits immédiatement sur les bords de la mer et surtout auprès des châteaux qu’ils y élevèrent : de ce nombre sont les puits que l’on voit à Lamaid, Bourden, el-Heyf, Boun- Adjoubah, Chammes et Ladjedabiah; ceux d^el-Hammam, ÜAbder- main, de Thaoun, et autres, plus éloignés du rivage, paraissent aussi plus modernes. CHAP ITRE IV. Coup-d’oeil sur l’histoire-naturelle de la Marmarique. — Dénombrement des différentes familles de la tribu des doulail-A/>-. — Leurs moeurs et leurs usages. A vant de franchir les hautes montagnes de la Pentapole Cyrénaïque, et d’entrer dans une région nouvelle, où les monuments rivalisant avec la nature, nous offriront à chaque pas des effets pittoresques à décrire et d’intéressants souvenirs à rappeler arrêtons-nous aux limites posées par la nature entre deux contrées si différentes, et jetons un dernier eoup-d’oeil sur celle que nous venons de parcourir. Ce nouvel examen sera le résumé et le complément des observations éparses dans les chapitres précédents. § Ier- Histoire naturelle. Tout le pays compris entre Alexandrie et le golfe de Bomba, occupe une étendue de cent cinquante-six lieues de l’est à l’ouest, c’est-à-dire, depuis le 37° 34" 3o" jusqu’au 20° 49 de longitude à l’orient du méridien de Paris. La partie septentrionale de. cette région forme une lisière de terres cultivables qui côtoie les bords de la mer et ne se prolonge que sur un espace de dix à quinze lieues au plus vers le sud. En suivant cette direction jusqu’à l’Oasis d’Ammon, on ne trouve plus qu’un désert aride où l’on rencontre à peine de temps en temps quelques dots de terres salées, dont l’image a été si ingénieusement rendue par le géographe philosophe de l’antiquité (i). ( 1) S tr a b . 1. I I , c. 4* I.


27f 59
To see the actual publication please follow the link above