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château fort, donnent une haute idée de l’ancienne puissance des princes arabes dans cette contrée; et par sa situation à quatre heures des plus hautes montagnes de la Marmarique, et à une égale distance de la mer, il paraît avoir été destiné en même temps à défendre le littoral et à protéger l’intérieur des terres contre une invasion venant de l’Ouest. Entre Ladjedabiah et Y Akabah est un puits qui appartient à la même époque que celle du château ; l’eau en est excellente : nous en fîmes une abondante provision, et allâmes camper à peu de distance dans une vallée non loin du mont Catabathmus. CHA P ITR E III. Akabah-el-Soloum. — Plateau de Zarah. — Accueil des Harâbi. — Vallée de Daphnèh. — Canaux d’irrigation — Toubrouk. -—| Bomboea. — Platée. -— Aziris. — Citernes. U n e vallée d’une heure de largeur côtoie l’A k a b a h -e l-K éb ir -e l- Solourn, Catabathmus magnus des anciens. Les eaux qui s’écoulent en hiver de la montagne entretiennent dans cette vallée une végétation abondante ; aussi est-elle couverte dans toutes les saisons de nombreux camps d’Arabes. Mais cette cause n’est point la seule qui rend ce lieu si habité; le Catabathmus qui, selon plusieurs auteurs, séparait l’Égypte de la Cyrénaïque, et du temps des Romains, l’Afrique de l’Asie ( i) , forme encore aujourd’hui un canton qui sépare les états de Tripoli de ceux d’Egypte. J’ai déjà dit, il est vrai, que ces limites étaient fixées plus à l’Est à Boun-Adjoubah; tels sont les renseignements que j ai recueillis ; néanmoins selon M. Scholz, il faudrait les placer à la grande Akabah. Ces différences dans les rapports que nous ont faits les Arabes n’ont rien de bien surprenant, puisque la prétendue suzeraineté des deux Pachas dans ces deserts consiste beaucoup plus dans le titre que dans la réalité. Quoi qu’il en soit„de ces limites supposées, le canton de Y Akabah, par sa situation si éloignée de la véritable action des deux gouvernements d Egypte et de Tripoli, sépare ces gouvernements par le fait, puisqu’elle assure à ses habitants une indépendance absolue. « Voilà, me dit mon guide Hadji-Salèh, le principal motif qui attire « dans cette vallée un si grand nombre d’Arabes. Il en est même qui ehoi- « sissent cétte retraite pour se soustraire à la vengeance de leurs en- « nemis; d autres viennent y jouir de l’impunité des crimes commis, ou (i) P omp. Mê l a , I. I , c. 8. Sallust. de Bell. Jug. c. 19.


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