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ou penchés, / / ', se reproduisent d’une manière très-variée : le premier, parmi les familles des Harâbi; et le second parmi celles des Aoulâd-Aly; j ’ai remarqué que celui-ci A il est particulier aux Sammalouss, cet autre ¥ aux Arabes de la Syrte (i). Il faut ajouter à ces observations, que les Arabes ont l’habitude de tracer la marque distinctive de leurs tribus sur les monuments, et même sur les rochers qui présentent une surface unie (a). Lorsqu’ils voyagent, ils choisissent de préférence les lieux les plus écartés dans les déserts, pour y déposer le témoignage de leur passage ; et imi tent en cela certains Européens qui croient monumentaliser leurs noms, en les gravant profondément sur toutes les ruines quils rencontrent. Les édifices antiques et les rochers, que l’on trouve sur la route A'Audjelah et aux environs de Syouah, sont couverts de ces marques , qui sont positivement arabes, puisque la plupart appartiennent à des tribus modernes. Elles sont tracées, il est v ra i, d’une manière généralement plus irrégulière, et moins profondément, que le plus grand nombre de celles que l’on voit dans la Marmarique et dans la Cyrénaïque; mais on peut observer que, ne faisant que passer dans ces lieux sauvages, les Arabes ne peuvent donner à ce petit trait de vanité, le. même soin que dans les cantons plus fertiles, où cette occupation peut les aider à tromper la durée du temps, pendant que leurs troupeaux paissent dans les environs. En un mot, quoique parmi les signes de la Marmarique et de la Cyrénaïque , il n’en soit qu’un très-petit nombre que je puisse affirmer être réellement arabes, néanmoins ceux-ci ont avec les autres une analogie si frappante, tant par leur forme que par leur disposition , qu’ils me (i) Les Arabes placent ces marques sur les chameaux avec un fer chaud, et de manière . qu elles soient visibles, lors même qu’ils sont chargés. On les voit toujours sur la tête de 1 animal; mais lorsqu’elles sont compliquées, elles sont distribuées sur l’épaule, la mâchoire et le museau. C’est encore par la place que ces marques occupent sur ces différentes parties du corps du chameau, que les Arabes distinguent leurs tribus. , (z) Cette remarque, que j ’avais déjà faite en divers endroits, me frappa d’une manière plus évidente encore à Cyrène. Plusieurs fois, en traversant les ravins de la Pentapole, le guide Harâbi qui m’accompagnait s’est écrié, en me montrant de ces signes tracés sur les rochers : Allah inallou el-nicham de; hamdoü-lillâh el Aoulâd-Aly khallou beled- nah. «Maudite soit cette marque! grâces à Dieu, les Aoulâd-Aly ont quitté notre pays. » paraissent avoir tous la même origine et la même cause. Les différences qui les distinguent, peuvent d’ailleurs être facilement expliquées, en supposant, avec vraisemblance, que plusieurs de ces signes aient été tracés par des Arabes étrangers*, en traversant ces contrées, et que d’autres soient antérieurs aux habitants actuels, et appartiennent à des tribus maintenant éteintes. Cette dernière hypothèse est d ’autant plus probable, que lorsque l’on connaît la scrupuleuse fidélité avec laquelle les Arabes modernes suivent les traditions de leurs ancêtres, on chercherait dans ces contrées les traces de ces anciens usages, si on ne les avait pas sous les yeux (1). (1) J’avais rédigé cette partie de ma relation, lorsque MM. Denham et Clapperton ont publié leur important voyage dans l’intérieur de l’Afrique, conjointement avec celui de feu M. Oudney. Les détails que contient cet ouvrage sur certaines lettres des Touariks, me paraissent avoir assez d’analogie avec les signes dont je viens de faire mention, pour m’engager à exposer quelques idées à ce sujet. Je me servirai de la traduction française de MM. Eyriès et de La Renaudière ; son exactitude est plus que suffisamment garantie par les noms des deux savants traducteurs. Voici les lettres des Touariks, avec l’interprétation de léur son, telles que les voyageurs les ont publiées : + Yet. // Yiu. Yout. # Youz. » ê Youf. X Jz. Yow. H Ê. w You. Yib. \ Yid. (£) a Yir. 6 Yès. S Yei. 3 Yim. r Yaï. 5 Yiche. / Yin. M. Oudney vit pour la première fois plusieurs de ces caractères sur un monument romain, à Germa, dans le Fezzan (t. I , p. 65) , et dans la suite il en trouva un plus grand nombre tracés sur les rochers, dans tous les lieux fréquentés par les Touariks (ici. p. 68 et io 5). Il remarqua que quelques-uns de ces caractères avaient évidemment plusieurs siècles, et que d'autres étaient très-récents P j ( ¡A pag. 6g); enfin il fit la rencontre d'une personne qui en connaissait plusieurs, mais il lui fut impossible de trouver quelqu'un qui les comprît tous (id. page 70 j , ni un seul livre écrit dans cette langue (id. p. 99). Cette découverte, ajoute-t-il, mit son esprit en repos sur ce sujet. (*) M. Scholz a fait la même remarque pour les signes de la Marmarique f Yoyag. à Paræt. p. 5o).


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