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D’abord, il me semble que - a- a«, et (îiëXoi (reîb, désignent les vêtemens et les ornemens que portait Capiton. Nous voyons dans Chari- ton (1), que Callirhoé, nouvelle mariée, fut mise dans la tombe, couverte de toute sa parure de noce et de la couronne qui avait orné son front le jour de son mariage ; ce qui rappelle l’usage encore subsistant en Epire où les époux sont parés, le jour de l’enterrement, de leurs couronnes nuptiales, quand ils n’ont pas changé de lien (2). C’est, je pense, la parure de noce de Capiton que désignent les mots itiitXa, et piëXoi. Le premier désigne, par une expression spécifique, le vêtement en général , la iÿÉüÉ ou èffôriç vu(ifix7) de Chariton, la yapAxri ylutùq d’Aristophane (3), la robe préparée pour la noce, et que Chariton n’avait pu revêtir. Admète, dans Euripide, emploie le même mot, quand, après les funérailles d’Al- ceste, il rentre seule dans son palais : il compare les habits de deuil, ¡¿IXave; roXpî, qu’il porte maintenant, aux vêtemens blancs, Xeuxà -e-'ax, qui le paraient le jour qu’il y conduisit son épouse chérie (4). Les çs'^xra pourraient être des guirlandes ; je crois plutôt que ce sont les bandelettes (Xtt (¿viraoi., infuloe coronarum) des couronnes qui devaient parer la tête de Capiton; et jiiëx.ot doit désigner ces couronnes elles-mêmes : les mots Tocmat et ç-épavoi se trouvent souvent ensemble (5). Il y avait une espèce de biblus appelée ç-eçxvwTpiç, dont on tressait des couronnes. Agésilas, en Egypte, s’en était servi au témoignage de Théopompe (6); et Appien dit de Pharnace : piëXov tiç ir>.aTsîav m iepou èçeoavcôffév aÙTov avxl eKaàviiAaTrjç (yj. La fleur du biblus était-elle, en Cyrénaïque, employée spécialement aux couronnes nuptiales? je l’ignore. BiëXoi signifie donc çéyxiu h. piéXou, comme Xcoto'. , dans Méléagre (8), signifie des flû te s , «ùVi ix Xmtoû , parce qu’on faisait avec le lotus une espèce de flûtes qu’Euripide appelle Xiëuç Xutôç (9) f et qu’il nomme ailleurs Xiëu; aùWç ( 1 o). L ’épithète ¿ppiç-a jointe à annonce qu’on n’avait pas eu le temps de parfumer ni les bandelettes, ni les couronnes; ce qui s’explique par un passage d’Aristophane, où l’on (i) I, p. i3 , 1. 20. = m , p. 6 6 ,1. 8. Lips. x—(2) Pouqueville, Voyage de la Grèce ; n , p. 53, 2e édit. — (3) AveSy 1692.— ,(4) Alcest. 925.1— (5) D’Orvill. ad Chariton. p. 258. Lips. — (6) Ap. Plut, in Agesil. § 36. Athen. xv, p. 676, D. Çonf. Boettiger’s Sabina, I , p. 228. Leipz. 1806. — (7) Mithrid. § iiijg|j-(8) Anal. i,p. 38; et Jacobs, t. VI, p. i 3g. — (9) Troad. 544- = üelen. 170. — (10) A lc è s t . 347. = Herc. fur. 684. voit qu’on ne les parfumait qu’au moment de conduire la mariée..... . oute [Aupoiatv pwpioai ç-ajCToïç o-rcorav vu[/.<pviv âydyvjoôov (l). Maintenant que signifie : « Hélas ! la cendre tombée sur les vêtemens, les « bandelettes, etc. ! » Cela ferait-il allusion à quelque usage inconnu, pour nous, de jeter de la cendre sur le linceul et les ornemens du mort! L ’expression xecoîtea me fait croire que Te<ppri, cendre, par une impropriété d’expression peu surprenante dans cette épitaphe, a le sens de xdvtç, employé souvent pour yîj OU ^ô<6v. Ainsi : x.ou<py) TOI yàp èpcaç Ttù&rtn xovtç (2) J et âXkot rot [ sc. oçéa] (A8V xeuôei p.ixpà xoviç à|Açiyuôeï<7a (3). Le mot xovtç étant un synonyme de Téipp/î , dans l’acception de cendre, le poète a cru que réypn pouvait se prendre pour un synonyme de xovtç dans le sens de poussière. Si Te<ppu est pris ici pour xdvtç, on voit que r\ èiù -rérika. izeaoUacc T8«ppvj revient à -h sicl it. yôùv ou yîi et se rapporte à la terre, à la poussière qui tombe, que l’on jette sur le cadavre du mort, ce qui est exactement analogue à l’expression d’Euripide: xou<pa<roi | yôè>v Ircavû) ÏIÉ2EIE, yuvat (4); et à cet autre du même : xaxoîç <$’ IV I p i ç-epeov ÈMBÀAAOÏ2I yyjç (5). Je crois que c’est là le sens que notre poète a donné à ces deux vers. 02 ôpYjvoidi (3o7)tov ùfATjvaov : le poète, ayant besoin d’un dactyle, a suivi ; pour ce mot, une orthographe singulière, en écrivant ùpivaov au lieu de ¿(Aevaiov. On peut citer, pour son excuse, un passage de Sapho, cité par Hépliestion, où de bons critiques ont laissé üpivaov (6). On ne connaît que les composes à[/.<piéo7iToç, ^taêoYiToç, £tci€o7]toç , ■7v£pi€o7)Toç et âëoTjToç (7). Le simple Poyitoç ne s’est encore trouvé nulle part ; mais il n’a rien d’illégitime. L’expression rappelle le ^odootr1 eù tov ùjAÉvatov , cô, j {jtaxapiatç àoi&aîç | iaxyaîç rz vû[A<pav d’Euripide (8). Quant à la pensée, on en retrouve l’équivalent dans le Gpîjvoç ô û[A£vaioç d’Achilles Tatius (9), le eiç àè ydouç ùp.£vatoç £7cau<jaTo de Parmé- nion (10) et le Opîjvoç eîç ûp.Évaiov IxwpLacEv de Philippe (11). Mais ici la tour- (1 ) Plut. 528. — (2) Adespot. 715. — Anth.palat. app. n° 3io. Agathias, à propos d’un enfant mort dans le ventre de sa mère, joue sur cette expression: xoûor, croi teXs'Osi yaçrip, tsxoç, «vtî xcvinç (ep. 78). — (3) A des p. 722. = Anth. palat. app. n° 212. — (4) Alcest. 462.— (5) Helen. 860. — (6) Hermann, Eletn. doctr. metr. p. 28. = Neue adSapph._/rag7w. p. 80, Berol. 1827. — (7) Adespot. 692. —• (8) Troad. 335-337- Barn. = Cf. Seidler ad h. I. — (9) x, i 3 , p. 74, édit. Boden. — (10) N# x iii, 2^/jû/. 11,p. 2 o 3 . = Anth. Palat. vu, i 83.— (n )N ° lxxix, Anal. 11, p . 234. — Anth• Palat. vu, 186. j S M ffi


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