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en vers élégiaques qu i, par son sujet et son mérite, peut enrichir l’anthologie grecque. En voici le texte restitué et la traduction (i) : L. K0 . Tîto; IIlTpômoç fa n xxix. Titus Petronius Capiton, âgé de , — 24 ans. KairiTiùV. 6Twv AK. _ . . . La Fortune, Capiton, n a mis pour toi, entre Batov coi to (/.exa£ù êiou Gavaroio pr eônxe la vie et la mort, entre l’hymen et la tombe, que ica! -rup-êou, Kaiuxuv, xa! OocXapoio, Tup, l’intervalle d’une seule nuit, trompeuse, itnpi- •»T/ / , , v , v v N toyable, sans instrumens de fête, pour toi sans INuxTa utav disuciv, xaiavviÀea, tvjv avtçauAwv, r . 1 „ , • , 4 1 7 ht nuptial, sans festin. Infortuné jeune homme! tvjv ot^a coi xaçâSv, t^v axsp eiXaxivyjç* jja poussière est tombée sur tes vêtemens de A t , A| rfjv èrôxéxXa, xa!eiçàpipura xecoucav noce, tes bandelettes non encore parfumées, r w f v t v , r a pi6XouçMÎb,irpiS|Mlfe,TÎ?|niv. tes couronnes de biblus. Ah ! des gémissemens f. , . \ , / >\ . /r, ont été ton chant d’hyménée ! Ah ! Hélas ! les (Ji oc/j voici poviTov uu.vjvaov 01 xpoxeAeuoouç ‘ r r r fnlami b eaux t ont condj ui•t. a« l1 a couch1. e djerniere, Aajxxa^aç uça*çcou xai xsveoio ^e^ouç. qUe personne ne doit partager. Selon l’usage des inscriptions funéraires qu’on trouve en Cyrénaïque, on a exprimé la date de la mort en années du règne du prince, mais sans indiquer le nom de ce prince. Cet usage singulier, et dont je ne puis m’expliquer le but, jette beaucoup d’obscurité sur l’époque de ces monumens. Ici, il n’y a point d’incertitude; les noms Titus Petronius annoncent l’époque romaine, et l’année 29 ne peut convenir qu’à Auguste, puisque le règne d’aucun autre empereur n’a duré 29 ans. L e monument est donc de l’an 3 de notre ère. L ’épitaphe suit l’énoncé de la date. Les lettres numérales AK sont placées en sens inverse, comme dans les inscriptions de Syrie. J’en ai vu plusieurs exemples parmi celles de la Cyrénaïque ; je n’en connais pas un seul sur les monumens de l’Egypte. Si j ’en ai bien compris les détails, Titus Petronius Capiton est mort la nuit même qui devait être celle de ses noces. De là une opposition assez touchante entre les cérémonies nuptiales et les cérémonies funèbres. Il y a dans l’Anthologie une épigramme de Méléagre sur une jeune fille, morte aussi la veille de son mariage (2) ; elle l’emporte en grâce et en correction; mais je ne sais si l’inscription de Cyrène n’est pas d’une tournure plus ingénieuse. (1) Les observations suivantes ont paru dans le Journal des Savans, mars, 1828. (2) CXXV, Anal. 1, 38. Anth.Pal. VII, 182. Il y en a encore une d’Érinne (n° 3), une de Philippe de Thessalonique (n° 79), et une de Parménion (n° i 3), qui ont quelque analogie avec celle-ci. Il n’y eut qu’une seule nuit ( vù? ¡da ), faible intervalle ( paiôv tô p.tTa?ù ) entre l’hymen et la tombe (0«Wgou xai végëou): les épithètes ¿c.V-v [trompeuse] et inXiv. [impitoyable] semblent convenir mieux à la fortune, auteur du mal, qu’à la nuit, qui n’en a été que le témoin. La forme ijieSç-iç, pour le féminin de j/sûwit > n’est pas connue ; on ne trouve que i|i£iiçpia ou ijjEuçsip«. Cette nuit malheureuse fut dvc kîMv sine tibiis, c’est-à-dire, qu’on n’entendit pas retentir le son des flûtes ( aiiXTipia tô yagiftiov ) qui accompagnait la marche des jeunes époux le jour de la noce ( i); aussi la veille de ce jour s’appelait-elle 77 p-, a va a (2) ; et c’est pour cela que Philippe de Thessalonique dit de Venus qu elle aime Xiyupôv a'V.ûv âova:},:?: ^dpiraç (3). Tiv ôiyci col 7caçwv. Le icaç-ôj était proprement l’alcôve du lit, ou l’ensemble des rideaux qui l’enveloppaient (4) ; ce mot est ici pris comme synonyme de Gûhagoç ; et Ji^a TCaç-üv est pour Pp/a 7777777 : le pluriel est commun en ce cas. Ainsi, Méléagre, dans son épigramme déjà citée : y.otl eaXdpiwv aXonx^Omo 0upai (5) ; dans une adespote, on lit : pppppOpv pp.Pjv ja/.dvciiv (6) ; dans une de Perses : wpaiou; üyayev £tç OaXdpLouç (7) ; ailleurs les deux mots sont réunis : &. J iu.è xaçwv viigçTiv y.ày. OaXdjrwv ijp7:ac’ xtpvoiç Àïoccç (8); enfin, dans une épigramme d Agathias le scholastique : oùJ’ Iiti meç-oùç -ifiydyeto (9). C’est ce vers qui montre que Capiton était mort avant d’avoir conduit sa nouvelle épouse au domicile conjugal où se donnait le banquet de noces. A î, k! T i j v . . . T % J | V . Ainsi Méléagre: Aî, a i « ¡ s f t a ç S v ^ u î o g i v K ç x“P>tkç (10) ; et Philippe de Thessalonique : kl, aî tpetppv sxsîvov (11). Les leçons xecoucav et Piêtouç pour (hëxou me semblent certaines ; et le pronom csîb se rapporte aux mots qui précèdent, et non pas à T%pnv. Voilà pour la syntaxe de ces deux vers ; mais les mots et le sens présentent plus d’une difficulté. Qu’est-ce que la cendre tom b é e sur ses voiles, ses bandelettes ou guirlandes, etc. Cela se rapporte-t-il à quelque usage inconnu ! Je ne le pense pas. Il n’y a là, je crois, qu’une impropriété d’expression. (z) Villois ad Long. p. 3o3.—.(») Pollux,iii, 39. — (3>N. nv,Anal. n , 194.=* Anth. Pal. tom II, p. 679. — (4)Pollux, 111, 37*fià(5)V. (6) Adespot. 703.= Anth. Pat t o , 407.— f7)U» vi! Anal. 11, 5. = Anth. Pal. vu, 487.— (8) Adesp. 710, a. = Anth. Pal. append. 129. — Jacobsj ad Anthol. xn, p. i86. — (9). Anth. Pal. vii, 567. (10) cxxiv, 6. Anal. 1, 36. =r Ant. Pal. vit, 468.— (11) ixxvm. Anal, n , a34, = Anth. Palal. vu, 554.


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