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pendant laissons-là les fictions pour recourir moins frivolement à d’autres identités. ¡ J’ai déjà fait mention des débris magnifiques en marbre, couvrant presque totalement le champ qui s’étend devant la fontaine : ces débris me paraissent être ceux du eélèbre temple d’Apollon, élevé à Cyrène dans les .premiers temps de l’Autonomie ( i) ; voici mes raisons. Je ferai d ’abord .remarquer que nul endroit de la ville ne convenait mieux que c e lu i-c i’pour l’érection d’un monument destiné au culte du Dieu que l’histoire , conjointement avec la fable, représente comme l’amant de la nymphe Cyrène , ou, pour parler différemment, de la fille du roi Hypsée. lie feu éternel, que l?on conservait dans ce temple (a ) , et. le beau canal qui, d’après s& direction, conduisait évidemment dans le sanctuaire du temple -les eaux consacrées à Apollon , présentent des analogies allégoriques qui ne sont pas à dédaigner dans la recherche de faits appartenant à ces temps reculés, où l’imagination jouait un si grand role. En outre, selon Pindare, Battus avait fait paver une rue pour la marche des pompes religieuses qui se rendaient au temple d Apollon (a) ; et cette précaution pieuse , motivée sur la disposition du lieu , sert de nouvelle preuve à mon opinion. Le terrain qui sépare le centre de la ville de la fontaine, décrit auprès de celle-ci une pente rapide et diverses sinuosités eontre lesquelles l’art dut lutter dans l’antiquité, et avee d’autant plus de soin, qu’il avait en ceci pour objet le culte des Dieux et les intérêts théocratiques. Quelques restes de la rue pavée se retrouvent même ¡encore à peu de distance des rui nés du temple ; ce dont on ne peut douter, si l’on remarque que les autres rues de Cyrène ne furent jamais pavées, puisque chacune d’elles est formée de roc v if, et encore sillonnée de traces de chars. A c e s observations j ’en joindrai une autre. Parmi les débris du temple la tradition de Callimaque, peut expliquer aussi la raison pourquoi le corbeau, malgré son croassement et son noir plumage, fut par la suite consacré au dieu de 1 harmonie, à Apollon, amant de la nymphe Cyrène. (j)..CÀtLiM. Hymn. in ApolL (2) P indare , Pyth. V . (?) Id. ibid. on trouve un bas-relief en marbre, représentant une jeune femme nue jusqu’à la ceinture , sans attribut de déesse, et paraissant couronner un buste dont il manque la tête ( i ) , ;Cctte jolie figure, dont les contours délicieux et la gracieuse disposition delà draperie rappellent le beau siècle de Périclès, pourrait représenter la nymphe Cyrène couronnant Apollon. Toutefois je me garderai d’insister sur la validité de .ee rapprochement, plus susceptible d’affaiblir que d’appuyer les preuves positives que je viens d’exposer sur un des points les plus intéressants de l’histoire archéologique de la Pentapole. Avançons maintenant dans les ruines de la ville par la rue de Battus. Cette rue qui sert aujourd’h u i, comme dans les temps antiques, de communication entre la plaine de Cyrène et- la fontaine d’Apollon , est aussi celle auprès de laquelle on trouve les monuments les plus importants et les1 plus reconnaissables. On a à peine franchi la forte pente qu’elle décrit non loin de la source, que l’on rencontre les. ruines d’un amphithéâtre dont les marches inférieures sont enfouies dans la terre; au- devant sont épars plusieurs fûts de colonnes, et des torses de «sfatuesi q u i, d’après leurs graves attitudes et leurs larges draperies, paraissent représenter des philosophes. A peu de distance d e là , et parmi un nombre plus considérable de colonnes, on remarque un immense bloc de marbre de. forme, parallélogramme, et offrant une analogie vague avec les stèles égyptiennes, à cause d’un globe sculpté en relief au sommet du monolithe., ce dont je n’ai pu deviner ni l’objet ni l’emblême. Je doute d’ailleurs que ce monument et les colonnes qui l’entourent aient fait partie d’un édifice quelcpnque élevé en ce lieu même, car ils se trouvent dispersés au pied d’une colline couronnée d’une vaste enceinte et couverte de toutes parts de débris imposants. Quelques pas suffisent pour nous y rendre; elle est à droite de la rue de Battus : nous y voici. Nous sommes sur le point le plus culminant de la plaine de Cyrène;, et nous ne tardons pas à reconnaître autour de nous les ruines d’un Coesareum, ou temple de Çésar : l’inscription Porticus Coesqrei, gravée en grandes lettres sur upecprniche colossale, en.est la,preuve, évidente. ,({¿1! Y oyez p|, LA.


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