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Pentapole chrétienne et d’un minutieux compilateur, s i , outre l’accord de position qui règne entre les autorités citées et mes observations locales, nous ne voyions l’existence d' Adrianopolis irrévocablement fixée par des traditions ultérieures aux époques mêmes où vivaient Synésius et Etienne, et placée comme évêché parmi les six principales villes de la Pentapole libyque (t) ! Que conclure de ces contradictions ? si ce n’est que les documents qui nous restent sur la Cyrénaique sont tellement obscurs et remplis de lacunes, que très-souvent ce que nous y trouvons de plus positif est ce qui paraît, sous d'autres rapports, entouré de plus de doutes. ( i) Geogr. sacra, p. 56. CHAPITRE XV. Magasins souterrains. »— Nécropolis de Cyrènev Ce serait faire languir mal à propos mon lecteur que de le retenir pour le moment à Bérénice. La ville ancienne a totalement disparu , et s’il en existe encore quelques débris, ils sont ensevelis sous la ville arabe où nous viendrons nous reposer avant de traverser les plaines de sablé, et d’aller visiter les Oasis. Hâtons-nous donc de rétrograder vers l’objet principal de ce voyage, vers l’illustre Cyrène; nous en connaissons à présent tous les environs, il est temps de la connaître elle-même. Nous voici de retour au port d’Apollonie ; nous nous empressons de traverser la plaine qui la sépare des escarpements dé la montagne, et nous pénétrons dans un ravin par où l’on sè rend habituellement à la plaine de Grennah, nom moderne de l’ancienne métropole de la Cyrénaique. J’ai tant dè fois parlé de la disposition géologique de ces montagnes , des masses lugubres de leur haute végétation, de l’agréable variété des bosquets groupés sur les collines, ou enfouis dans les vallées , qu’il deviendrait insipide d’en faire de nouvelles descriptions, d’autant plus que dans ces moments j ’y prêtais peu d’attention. Égyptiens, Nubiens et Européens, chacun de nous ne songeait qu’à Grennah, et ne parlait que de ses ruines mystérieuses. Ce fut dans cette préoccupation que nous franchîmes les premières terrasses de la montagne, et que nous nous trouvâmes à Magharenat, endroit richement boisé, et ainsi nommé à cause des grottes vastes et profondes qu’on y trouve. Ces immenses excavations, situées à moitié chemin d’Apollonie et de Cyrène, surprennent au premier aspect : leurs entrées béantes s’aperçoivent de lo in , quoique à demi-cachées par des touffes d’arbres, et présentent autant de gouffres ténébreux, qui saisissent un instant l’imagination remplie des récits merveilleux des Arabes. Mais ce premier effet dissipé, l’observation succède, et l’esprit n’en est que plus satisfait.


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