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se repeupler et à reprendre son ancienne splendeur ( i) ; mais il paraît que ce ne fut pas pour long-temps. Dans le cinquième siècle de notre è re , l’aqueduc était de nouveau détruit, ce que les incursions des Barbares expliquent suffisamment à cette époque, et l’infortuné évêque de Ptolémais, après avoir assuré qu’on ne trouvait point d’eau dans ses murs, dit qu’il fallait conquérir par les armes la faculté d’aller chercher aux puits et ruisseaux des environs, l’eau nécessaire aux besoins des habitants (a). (i) De Ædific. 1. V I , c. a. (a) Synes. , Epist. i 3i. CHAP I TRE XIV. Teuchim. — Fleuve Ecceus. — Adrianopolis. A l’occident de Ptolémais la côte devient plus unie, et la plaine qui la sépare des escarpements de la montagne, d’une fertilité qui ne le cède guère à la région boisée. Si l’on traverse cette plaine dans la saison du printemps, la vue est éblouie d’une prodigieuse quantité de pavots, dont la couleur pourprée, mariée avec le jaune éclatant de l’anémone orientale, étincelle aux rayons ardents du soleil de Libye. En outre, de nombreuses plantes aromatiques couvrent les parties de la plaine qui n’ont pas été,converties en moissons; les brises marines en agitent mollement les touffes fleuries, et se jouant ensuite dans les airs y répandent, avec leur voluptueuse fraîcheur, de suaves parfums. De quelque côté que l’on porte la vue, oh éprouve des sensations agréables : d’une part, les collines, toujours variées de teintes et d’aspect, se dessinent en mille formes; de l’autre, la mer présente sa vaste étendue, et déroule lentement ses flots sur la plage tranquille. Quelques ruines défigurées, éparses çà, et là, offrent, il est vrai, au milieu de ce tableau plein de v ie , l’image de la destruction ; mais elles ne produisent pas un effet pénible sur la pensée : l’aspect riant de la nature rend le souvenir des temps historiques moins affligeant. C’est par un chemin aussi agréable , et après neuf heures de marche de Ptolémais, que nous arrivons aux ruines de Tokrah, situées sur une légère élévation aux bords de la mer. Ici, comme à Tolometa, on est frappé d’abord de la similitude du nom moderne avec le nom ancien; car les ruines considérables auprès desquelles nous nous trouvons ne peuvent être que celles de Teuchira, une des cinq villes qui composaient la Pentapole lybique. Sa position , indiquée un peu vaguement par Stra- bon et Ptolémée entre Bérénice et Ptolémais ( i ) , est mieux déterminée S trab . 1. XVII, c. 3. Pto lém . 1. IV, c. 4*


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