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vj AVANT-PROPOS. Eu égàrd aux démarches de M. Drovetti, j’obtins des lettres très-officieuses de Mokammed-el-Gharbi,personnage très-puissant dans la province de Ben-Ghazi, et consul-général des états bar- baresques auprès du vice-roi d’Egypte. M. Sait me recommanda avec chaleur à M. Waringhton, chargé d’affaires du roi d’Angleterre à Tripoli, et à M. Rossoni, vice-consul de la même puissance à Ben-Ghazi. Ce fut encore par les soins de M. Sait que j’eus connaissance d’un programme de la Société de Géographie de Paris, relatif à un voyage dans la Cyrénaïque : ce programme, fruit de la proposition de M. Alex. Barbié du Bocage (i), éclaira fort à propos une partie de mes recherches , et me fit même envisager l’espoir d’obtenir les suffrages de cette savante société. Enfin, soutenu par l’appui de tant de personnes recomman- dables, j ’entrai avec confiance dans la carrière que j’avais devant moi; quelques dangers qu’elle présentât, j’ai eu le bonheur de les surmonter. Guidé par les souvenirs de l’antiquité, j ’espérais offrir au monde savant une abondante moisson de documents précieux; j’espérais que le résultat de mes recherches parviendrait non seulement à intéresser les arts, mais à éclaircir quelques pages obscures de l’histoire. Le temps, le climat, et surtout la barbarie, ont en partie déçu mon attente : mais si je n’ai pu retracer les belles époques de Cyrène autonome, j’ai du moins essayé d’offrir l’image fidèle de ce quelle est de nos jours. J’ai eu (i) Voyez les Bulletins de la Société de Géogr. n” 6, la. l’avantage, n’importe par quelles chances, de séjourner longtemps dans la Pentapole, et j ’ai pu mesurer, dessiner et décrire tout ce qui m’a paru digne d’intérêt. C’est de la réunion de ces matériaux que se compose l’ouvrage que je livre au public : dire qu’il est le résultat des recherches d’un seul voyageur et de ses connaissances à peine élémentaires, c’est assez avouer sa faiblesse: cette faiblesse est d’autant plus grande qu’elle ne peut être rachetée, ni d’un côté, par ce haut degré d’intérêt que lui ont presque totalement enlevé et le temps et les hommes, ni de l’autre, par les prestiges du style qui peuvent faire valoir le sujet le moins important en le revêtant de formes agréables. Ma relation est un canevas décousu dans lequel je passe brusquement d’un sujet à un autre, sans avoir mis entre eux d’autre accord que celui qui résulte des incidents fortuits de mon itinéraire. J’ai écrit' comme j’ai voyagé : tantôt lisant, près d’une ruine, une page d’Hérodote ou de Strabon; tantôt prenant un croquis ou herborisant, ou bien suivant avec un périple les contours de la côté, ou m’arrêtant dans une tente arabe. Quant à la partie paléographique de cet ouvrage, quoique moins défectueuse peut-être que la première, elle lui ressemble néanmoins en ce qu’elle est inachevée. Dans l’intérêt d’une scrupuleuse fidélité, j ’ai dressé moi-meme les cartes géographiques et les plans, me faisant toutefois un plaisir de témoigner ma reconnaissance à M. le chevalier Lapie des conseils qu’il a bien voulu me donner. Mes autres dessins ne sont que des Croquis; mais ces croquis, je les crois fidèles; ,1a vérité du moins n’y a


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