garçons, a fait horriblement souffrir une fort belle femme qui est devenue maigre à faire peur. Quand il rentre, elle vient pour le débarrasser de sa canne et de son mouchoir. Il fait semblant de cracher sur elle. Il lui donne des brillants et de beaux diamants, mais il lui répète : « Je te donne cela, comme si je le donnais à un porc. » Les femmes de harem s’habillent souvent à l’européenne. Quelques-unes aiment les Européens, d’autres les détestent. Il paraît que les eunuques traitent les femmes avec une grande dureté, et à peu près comme des chiens. Quand ils veulent les faire marcher, ils leur parlent insolemment et leur crient : « Roue, Imschi hi Allah. » Souvent ils les maltraitent et leur administrent des coups de courbache sur la plante des pieds. Pendant que M. C... était à Constantinople dans la maison deN..., une esclave femelle qui avait été battue et qui était maltraitée par ses compagnes, se jeta de la fenêtre du palais qu’elle habitait, dans le Bosphore. Chez N..., on entendit la chute du corps, puis un cri poussé par cette malheureuse. Des bateliers ayant aperçu une forme blanche que le courant entraînait, sauvèrent cette infortunée qui fut rappelée à la vie par un médecin de la maison. D’après la loi turque, elle eût dû appartenir au médecin, mais elle fut réclamée par ses anciens maîtres et vendue. Cette jeune fille raconta que son acte de désespoir avait été motivé par les mauvais traitements que les eùnuques lui faisaient subir. Madame X... se trouvait, un jour, dans la cour d’uri haut fonctionnaire, pendant qu’on bousculait les femmes; un eunuque vint à elle pour la chasser aussi; mais madame X... lui dit en arabe qu’il n’avait pas le droit de la toucher, qu’elle était française et qu’il eût à s’éloigner : on la laissa tranquille. Il n’y a que les petits harems dont les fenêtres donnent sur la rue et permettent de voir cè qui se passe au dehors; dans les grands harems, les fenêtres donnent sur le jardin. M. le docteur G... me parla du cérémonial observé chez les pachas. Quand un inférieur entre chez un supérieur, il fait les salutations que je connais, puis il attend, les bras croisés, que le maître veuille bien lui parler. Jamais, il ne s’assoit à côté du pacha, mais sur un siège à part. Quand il se retire, c’est à reculons, afin de ne pas se détourner. Il paraît que dans les grandes circonstances, les messieurs, Européens ou autres, qui font visite à une grande princesse, sont reçus par son chef eunuque, au lieu et place de la maîtresse. Les marchandes de modes sont admises à voir les femmes. Quand une dame va dans un harem, les femmes la déshabillent pour voir comment elle se met; elles enlèvent les habits pièce par pièce; le corset les étonne surtout beaucoup. A Constantinople , elles commencent à en porter. Lorsque madame B... allait dans un harem, les premières questions qui lui était adressées, était celle-ci : « Es-tu înàriée? As-tu des enfants? » Comme elle répondait : Non, on lui disait : «Eh bien, je te donnerai des drogues
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