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des hommes armés d’un zenb énorme qui simulaient la pédérastie. Nous demandions à un ânier qui nous servait de guide si nous pourrions voir ce curieux spectacle. Enfin, notre souhait est exaucé ; nous arrivons dans un certain endroit de la fête, et là nous voyons un homme qui s’est adapté un énorme phallus, fait probablement avec du drap. Cet homme, habillé grossièrement a l ’air d’un satyre; cependant je ne lui ai pas vu de queue; il avait pour acolyte un grand benêt qui portait un jupon blanc, court, et qui le regardait avec des yeux hébétés. Le satyre faisait de grands mouvements, semblables à ceux dont j ’ai parlé, il terminait en poussant alors des « ah ! ah! » comme s’il faisait grand effort. Il venait ensuite danser à côté de son acolyte qui aussitôt s'approchait. Le Satyre le regardait un moment, puis il se retirait et témoignait sa joie en jouant de la flûte. Après cela, il recommençait à faire des mouvements et aussitôt l ’acolyte s’approchait de lui; alors, sans se toucher, ils s’agitaient d’une manière féroce, aux grands applaudissements de la foule. La scène avait lieu aux sons du tambourin. Le satyre était armé d’une espèce de grand fouet sans manche, avec lequel il tapait sur les gamins, quand cëux- ci s’approchaient trop de lui. A la fin, le satyre a fait le simulacre de rapprochement avec son acolyte, êt il lui donnait de grands coups de derrière comme intermède; le satyre s’approchait de temps en temps de son acolyte, puis il se reculait un peu en jouant de la flûte, et sa figure indiquait la grande satisfaction qu’il était censé éprouver. Un type curieux était celui du patient, qui se donnait des airs langoureux et bêtes, et s’appuyait sur un bâton. Très-certainement ce bâton joue un rôle dans la pantomime. En quittant ce spectacle auquel, nous avons assisté en voiture, nous avons donné un florino chacun. Nous continuons notre marche ; comme nous passions devant un café, on nous prie d’entrer. Nous descendons de voiture, nous traversons la foule des buveurs, et nous entrons par une porte basse dans une salle remplie de monde. A côté de la porte se trouve un fourneau sur lequel on fait le café. Autour de la salle sont rangés des bancs pour les spectateurs. Il y a là un grand gaillard d’une vingtaine d’années, habillé en femme, couvert de fort riches ornements d’or, boucles d’oreilles, chaînes, bracelets. Il fait faire place, nous nous asseyons et le spectacle commence. C’est toujours le même. Après avoir dansé quelque temps fort bien, l ’homme danseur vient s’asseoir sur nos genoux. Je lui donne baschich ; le bouffon acolyte va sur les genoux de M. L ..., qui le repousse. Toutes ces danses avaient lieu dans une salle basse dans laquelle l ’air pénétrait seulement par une-petite porte. Plusieurs fois j ’ai failli m’y trouver mal, tant l ’air y était peu respi- rable. Nous avons donné chacun un florino. Dans cette rue et dans les rues environnantes, il y avait illumination. M. de B ..., qui avait passé dans le quartier pendant la journée, avait vu, en plein jour, l’homme au phallus qui donnait une représentation devant un public nom


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