dormi sur le pont à côté de son mamelouk. M. X..., craignant que le jeune homme ne fût blessé par les cordages durant les manoeuvres, le fit enlever. Le Turc en se réveillant n’ayant pas trouvé son mamelouk, entra dans une fureur extraordinaire. Dans l ’armée égyptienne, les soldats ne peuvent sortir; aussi la pédérastie est-elle très-commune parmi eux. On les voit s’y livrer journellement, m’a dit un officier. On pourrait les punir, mais on fait semblant de ne pas les voir. V S E T T I S E N A P Ce soir, 21 janvier 1862, je vais à la fête de Settisenap avec M. de B... et M. L... Cette fête dure déjà depuis quelques jours. Toutes les rues qui conduisent à Settisenap sont en réjouissance. Devant un grand nombre de maisons il y à des lustres, et dans beaucoup de boutiques on aperçoit des gens qui prennent du café. Les mosquées environnantes jsont ouvertes et éclairées à l ’intérieur. Elles sont pleines de bons musulmans qui font leur prière. La place de Settisenap est couverte de monde et notre voiture avance à grand’peine. A gauche de la mosquée, il y a une grande tente dans laquelle nous pénétrons ; mais au lieu d’un spectacle turc que nous attendions, nous trouvons des acrobates grecs. Dans l’intérieur de la mosquée de Settisenap, qui est illuminée, nous apercevons grand nombre de. gens faisant le Zegr, mais nous ne les voyons que difficilement, parce qu’on a tendu des nattes aux grilles de la mosquée. Nons allons nous promener avec la voiture dans la rue qui côtoie Settisenap, et nous dérangeons beaucoup d’Arabes qui doivent se lever et s’écarter pour nous faire place. Nous nous arrêtons devant des cafés. Dans l ’un de ces cafés il y a un jeune homme habillé en femme, le visage découvert, qui danse comme je l’ai vu faire à Fantah. Ainsi, tantôt avec le bassin, tantôt avec la poitrine, il simule les mouvements les plus lubriques. Toutes ces danses ont lieu devant notre voiture, où le danseur s’est rendu à notre appel. Un tambour constitue l’orchestre. Devant le danseur, il y a un bouffon qui l ’excite par ses : « Ah! ah ! ah ! » et qui imite l ’acte du coït. En général, ces hommes, habillés en femmes, dansent fort bien ; ils font même des mouvements plus exagérés et plus désordonnés que les femmes. Us ont des colliers, des bracelets, des boucles d’oreilles. Un danseur, qui était jeune, avait tellement l ’air d’une femme que j ’ai dû l ’interroger afin de savoir exactement son sexe. Il était de petite.taille, mince, et il avait une fort jolie figure. v M. de B... nous disait qu’il avait vu dans la journée,
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