Turcs en extase. Madame X... me dit cependant que lorsque Sakina danse et chante, les Européens jettent à terre leur chapeau ou leur tarbouk en s’écriant qu’il n’y a rien de plus beau à voir. Sakina a ses entrées dans la meilleure société levantine, ce qui lui permet de servir d’intermédiaire pour les dames qui veulent dès beys ou des pachas qui les payent fort cher. Dans les soirées, elle s’arrange de façon à ce que la dame qui veut un bey s’y trouve avec lui. Ils font leurs conditions, et, chose curieuse, le mari, qui sait tout, assiste à la soirée et fait semblant de ne rien voir. Pour prix de son déshonneur, il est quelquefois nommé bey et il reçoit des terres et des maisons. IV P É D É R A S T I E Ici, la pédérastie est avouée; ainsi N... me dit que son grand-père, riche banquier, aimait le luxe, les femmes et les petits garçons. En France, on n’avouerait pas ces choses-là. Le même N... me raconte qu’un jour, un petit garçon jouait devant la porte de sa maison, lorsqu’il fut saisi par un jeune homme de dix-sept ou dix-huit ans qui passait. Celui-ci lui mit la main sur la bouche, l’entraîna derrière la porte et au bout de quelque temps il s’enfuit. L’enfant alla, tout en pleurs, raconter le fait à son père, qui lui dit simplement: « lié bien ! si cela t’arrive une autre fois, appelle-moi et je te défendrai.» N..., à son retour d’Europe, où il a fait ses études, loua une maison et y plaça trois femmes noires et deux petits garçons pour les servir. Il tenait tout ce monde-là sous clef; les femmes ayant été achetées, étaient sa propriété. Le matin, il leur apportait des vivres et il s’amusait avec les femmes ; elles étaient fort heureuses, bien habillées, bien nourries, bien logées; elles ne sortaient pas, il est vrai, mais ici ce n’est pas l ’habitude. Il faisait prendre des drogues aux femmes pour qu’elles ne pussent devenir enceintes. On voit à quelles orgies on peut se livrer en Orient. Au Caire, les petits garçons et les petites filles s’amusent entre eux complètement. Les petits garçons se livrent entre eux à la pédérastie. Il est très-ordinaire de voir de petits enfants de sept à huit ans faire toutes sortes de débauches. Mais la pédérastie est surtout en honneur chez les grands. J ’ai recuèilli un certain nombre de faits qui m ont été racontes par les acteurs eux-mêmes ou par des témoins qui étaient dans leur intimité. X... était fort pédéraste. Pour faire accepter leurs marchandises, les marchands et leurs commis se livraient à lui... Il avait à son service un mamelouk, gaillard à figure peu distinguée, dont il était le mari très- ardent. En public même, il le couvait des yeux. Les Turcs sont d ordinaire fort jaloux de leurs mamelouks. Madame X... me raconte qu’une fois un bey avait pris passage à bord du bateau à vapeur que commandait M. X.... Ce Bey avait des femmes à bord et il s’était en
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