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9<î LIBERTINAGE. Un secrétaire de M. de X..., Français, racontait à la table de M. Z... qu’une Française de moeurs légères peut faire commerce de sa personne chez elle, mais qu’elle ne peut aller dans une maison de tolérance. Si elle y va, on la prend et on l’embarque. Aussi n’y a-t-il pas en Égypte de prostituées françaises. Quand on veut une maîtresse et qu’on sait l’aràbe, on s’adresse à des entremetteuses chez lesquelles on trouve des femmes qui cherchent des amants. Ces femmes sortent de leur maison sous prétexte de faire des visites ou pour aller au bain. Elles viennent chez ces entremetteuses. On y est rendu avant elles, pour ne pas éveiller les soupçons. La femme arrive, vous examine, et si elle vous trouve de son goût, elle consent. Si vous lui plaisez, elle vous fait des cadeaux. Elle ne reçoit rien de l’entremetteuse ; au contraire, elle la paye, èt vous donnez aussi à l’entremetteuse deux ou trois livres sterling. La femme fait des cadeaux avec son argent particulier ou en vendant les objets qu’elle possède. En général, les femmes ne se hasardent ainsi que lorsqu’elles sont sûres de l’eunuque qui les sert. Comme cadeau, l’amant reçoit un mouchoir brodé ou une blague brodée aussi. Il peut faire un cadeau s’il le veut. Les entremetteuses dont j ’ai parlé sont le plus souvent, des marchandes de modes qui peuvent s’introduire dans les harems et procurer ainsi des femmes arabes ou turques. Tout est bénéfice pour ces procureuses, éar elles sont payées par l ’amant et par la femme qui cherche celui-ci. Les dames font parfois de fort jolis cadeaux à leurs amants; j ’en ai déjà parlé. Un négociant grec, que j ’ai vu à Kartoum, m’a donné les renseignements suivants. A Kartoum, la démoralisation est excessive à cause de la misère. Toutes les femmes se prostituent. Quand unefille atteint l’âge de douze ans, on avive les deux grandes lèvres et on fait quelques points de suture, en ne laissant qu’un petit orifice pour le passage du flux menstruel. Quand on veut épouser une de ces femmes, on envoie un modèle en bois de son phallus et on découd ou plutôt on sectionne la femme de la quantité voulue. Elle reste au lit jusqu’à ce que la cicatrice soit formée, et on l ’épouse. Quand la malheureuse accouche, la mère ouvre plus complètement le vagin avec un rasoir. L’accouchement terminé, tout est réuni comme auparavant. Ces renseignements s’accordent parfaitement avec ceux que m’a donnés le consul de Piémont. Les moeurs arabes, dit M. B..., ne sont pas telles qu’on le suppose généralement. Ainsi, on est souvent trompé par les interprètes qui vous font croire à des rendez-vous avec des femmes,de personnages turcs. M. C... a été souvent trompé ainsi; il payait fort cher pour avoir de belles femmes. Un jour, une vieille l’arrête au bazar et lui offre une jeûné fille, bien habillée et qui se donnait des airs de grande dame. M. C. .. en était enchanté ; il la payait deux cents francs ; or, c’était simplement une marchande d’oranges. Quoiqu’en diseM.B.,., ce n’est pas ici qu’il faut venir chercher des leçons de morale. Une dame voulait vendre l’innocence de sa fille à un haut personnage, mais ce dernier s’est brouille après


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