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les mauvaises lemmes se font beaucoup plus souvent avorter que les autres. Souvent un maître ou une maîtresse fait avorter son esclave. A ce sujet, madame X... me donne les renseignements qu’on va lire. Un premier moyen consiste à faire bouillir des peaux d’oignon et du tamarin dans un peu d’eau sucrée, jusqu’à consistance sirupeuse : on coule, et on boit le liquide coulé. Il parait que c’est infaillible. Un autre procédé consiste à faire coucher la femme sur le dos. Alors on lui met sur le ventre la pierre qui sert à moudre le grain et on fait des mouvements comme si on allait moudre. En général, cela fait sortir l ’enfant. Apres cette opération, on met la femme dans un bain d’eau chaude pour quel’avortement marche plus rapidement (je n’ai pas pu savoir tous les détails). Il faut que la grossesse n’ait pas dépassé le deuxième ou le troisième mois. Plus tard, le procédé serait inutile. Un troisième moyen, moins cruel que le précédent, consiste à enlever avec une paille la crasse fort épaissie qui existe dans le tuyau des chibucks. On prend une quantité suffisante de cette crasse pour remplir un petit chiffon que l’on introduit ainsi dans le col utérin, aussi haut qu’on le peut et le plus près possible de la tête de l ’enfant. Il paraît que cela tue infailliblement l ’enfaiit et quelquefois aussi la mère. Madame X ... me raconte qu’une négresse qui avait eu recours à cette méthode n’a jamais pu guérir et est morte plus tard. Sa perte a été .attribuée au procédé. CHAPITRE V LIBERTINAGE I D I V E R S E S E S P È C E S DE P R O S T I T U É E S M. X..,, général en retraite, me, disait que de son temps (vers 1828), il y avait au Caire cent cinquante maisons de tolérance. Il y avait aussi alors des maisons de jeunes gens. Aujourd’hui, il n’v a plus de maisons spéciales pour les hommes, mais-dans les maisons de femmes, on vous amène des garçons. Très-souvent même ces derniers se promènent le soir et viennent s’offrir à vous. Les femmes qui viennent de Constantinople, je parle ici des femmes libres, mènent toutes mauvaise vie ; elles se prostituent. Elle ont, du reste, une réputation détestable.


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