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rendait les femmes inhabiles à éprouver du plaisir pendant les rapprochements sexuels. Ce n’est qu’en titillant la base du clitoris coupé, qu’on détermine chez elles une sensation de plaisir assez vive. On se rend facilement compte du peu de bonheur qu’elles éprouvent, si on se rappelle que la base du clitoris ou le tronçon qui résulte de la section et de l ’arrachement de cet organe ne peut avoir qu’une sensibilité obtuse. Il faut des excitants internes pour animer ces pauvres filles mutilées par une main barbare, V III DE L ’ACCOUCHEMENÏ ET DE L 'A VOR T EMENT En Nubie, quand la femme est en travail, on fait de nombreuses incisions à la vulve jusqu’à ce que la tête sorte. La femme accouche sur une chaise. On la délivre après avoir coupé le cordon avec le rasoir. L'accouchement terminé, la femme est lavée trois ou quatre fois par jour avec de l ’eau chaude dans laquelle on fait bouillir des graines de garad; cette décoction est amère. Il est entendu que ce lavage ne comprend que les organes génitaux. Lafemme.se repose sept jours. Il paraît que les Nubiens ont, d’ordinaire, quatre femmes. En Nubie, les femmes les plus fécondes ont deux enfants en trois ans. Au Caire, on augmente d’abord par des tractions le diamètre de l’orifice vulvaire, puis on fait une incision à la partie inférieure dé la vulve pour amener l’agrandissement de ce même orifice. A Soudan, les incisions sont faites de dedans en dehors, sur toute la périphérie de la vulve ; l ’instrument tranchant est toujours le rasoir. M. M..., médecin d’un grand personnage, ne sait rien de l’accouchement des femmes turques; elle n’appellent jamais de médecin. Les femmes arabes accouchent facile ment. Les femmes juives qui peuvent voir des médecins les font appeler quelquefois pour des opérations qui doivent faciliter l’accouchement. H... me dit qu’ici on donne des drogues qui empêchent une femme d’avoir des enfants. Il en donnait à ses négresses , elles ne sont point devenues enceintes ; elles avaient leurs règles, mais d'une manière fort irrégulière. Il paraît que les hommes prennent aussi des drogues pour cesser de pouvoir engendrer. H... me cite M. X ... qui usa de ce moyen avec ses maîtresses; il resta toujours ardent et n’eut pas d’enfants ; mais s’étant marié plus tard, il est resté stérile, ce qui le désole. Je tâcherai de le voir. Pour ne plus avoir d’enfants, les femmes arabes emploient le moyen suivant, me dit madameX... Elles font chauffer le four, puis elles passent un chiffon mouillé sur la sole du four, comme pour la nettoyer. Elles expriment alors le chiffon et boivent l ’eau qui s’en écoule. Elles n’ont plus ensuite ni règles, ni enfants; elles n’engendrent plus. L’avortement au Caire est fort en usage et ne constitue pas un crime. On ne craint pas d’en parler. Cependant


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