vrait. « Mais, lui disais-je, si la femme était méchante, qu’elle ne vous convînt pas, et qu’elle vécût longtemps? — Je ferais comme les Turcs, répondait Carf..., je la supprimerais. » Et comme je ne comprenais pas, il me dit qu’on la faisait mourir, qu’on l’empoisonnait. A la bonne heure donc! voilà qui est clair. Les femmes n’aiment pas leurs maris. Elles lui sourient, l ’appelent « Ja sidi, » elles vont au-devant de lui, lui baisent la main, le débarrassent de sa canne, mais au fond elles le détestent cordialement. Les femmes cophtes sont pires que les Arabes. Les musulmanes, qui ignorent l ’état des finances de leurs maris, tâchent toujours de leur faire dépenser le plus d’argent possible. Dans les riches maisons musulmanes, la grande dame dirige tout, ayant sous ses ordres une série de maîtresses. La plupart des maris levantins tiennent leurs femmes enfermées, et assez fréquemment ils ont un harem à côté de chez eux, c’est-à-dire une maison dans laquelle ils ont d’autres femmes. Si leur vraie femme se plaint, ils ne se gênent pas pour la maltraiter. Ils la font venir à leur gré dans leur chambre et la renvoient ensuite, absolument comme les Arabes. Ils ne passent pas la nuit avec elle. MadameX... me raconte qu’une dame levantine, qui demeure à côté de madame Constant, est fort maltraitée par son mari. C’est elle-même qui le sert et lui fait la cuisine. Il paraîtrait que les femmes arabes sont plus heureuses, car elles ont de nombreux domestiques. En général, les Levantins ne veulent pas introduire d’Européen chez eux ; la proscription atteint même les dames européennes, qui pourraient apporter quelques idées d’indépendance. Madame X... connaît une dame levantine qui est fort malade, elle a proposé de m’introduire auprès d’elle; mais le mari a toujours refusé. C’est un homme fort méchant. Dans un mouvement d’expansion, Ac... m’avoue que son oncle a une femme légitime, plus une esclave blanche, plus une Abyssinienne. La véritable femme sait à propos faire place à l’une ou l’autre des concubines. En cas de querelle, l ’oncle donne raison à son épouse. Les femmes arabes et chrétiennes commettent de nombreuses infidélités. Sous prétexte d’aller au bain, elles vont passer quelques moments entre les bras de leurs amants. J ’entrerai dans quelques détails quand je traiterai du libertinage et des harems. Au Caire, les maris trompés font peu de tapage. VI D I V E R S MOY ENS DE D É F L O R E R UNE V I E R G E Les Turcs tiennent peu à épouser une femme vierge, mais il n’en est pas de même des Arabes, des Cophtes schismatiques et des catholiques. J ’ai déjà dit, et j ’aurai occasion de le répéter que, pour eux la virginité est la plus belle qualité d’une femme. En Nubie, les filles se marient à l’âge de huit ou neuf ans, mais le mari ne couche pas avec elles. Pourvoir si sa
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