laquelle l ’Arménien mon voisin, met de la viande qu’il détache du grand plat. Après le dîner, nous allons à la cérémonie ; nous rencontrons le cortège, nous passons au milieu des gens et nous nous faufilons derrière les mariés. J ’avais un tarbouck, ce qui me donnait l’air moins Européen. A la tète du cortège, li y avait trois ou quatre Ma- shallas pour écarter les curieux ; après eux, des musiciens sur deux rangs, puis les domestiques de la maison; derrière, les amis; enfin, les deux mariés se tenant par la main et donnant leur main à des intimes. Quelques amis fermaient la marche avec des Ma- shallas chargés de retenir la foule. ' Des ordonnateurs allaient et venaient entre les rangs pour activer ou ralentir la marche du cortège. Il y avait deux énormes fanaux rouges qu’on portait devant les mariés pour les éclairer. Les amis marchaient en se tenant par la main ; l ’usage veut qu’ils regardent le marié en marchant* ce qui est très-fatigant. En passant devant un hacal, le cortège a reçu les honneurs d’un coup de fusil. Les femmes, visage découvert, se mettaient partout aux fenêtres, sur les terrasses pour nous voir passer. Elles faisaient entendre leur « la, la, » habituel. Les mariés avaient de beaux costumes, mais pas rouges ; ils laissent cette couleur aux gens de la classe inférieure. Am... paraissait indifférent, Ac... soucieux. Les passants essayaient de les voir. Avant d’arriver à la porte de leur maison, le père d’Am. a jeté aux serviteurs et aux gens de la maison des piastres égyptiennes en or. Nous entrons dans la maison, et je vais me placer sur le côté de la porte du harem... Le père d’Am... s’est avancé et a attiré les mariés sur la porte. L’iman a récité une prière; devant lui, un individu faisait semblant de lire dans ses mains ; l’assistance répétait : Amen. La prière à peine terminée, les amis se sont précipités sur les mariés et leur ont administré des coups de poings. Pourquoi, je n’ai pu encore le savoir. Puis le père d’Am... a fait rentrer les mariés et le tapis du harem s’est abaissé. Pendant qu’on récitait des prières, le tapis était soulevé, et j ’apercevais sur les escaliers sept à huit eunuques. Il pouvait y en avoir davantage; ils attendaient le marié pour le conduire a son épouse. Dans le harem, on n’entendait que des coups de tambourin et une espèce de musique que je n’ai pu comprendre; c’était fort imposant, et on aurait fait un fort joli tableau. J ’avoue que ce spectacle me donnait de l’émotion. Les deux mariés seuls sont entrés dans le harem ; le père d’Am... a jeté de l ’or aux serviteurs devant la cour du harem, et je les ai vus se battre pour le ramasser. Le père d’Am... a été au salon, où j ’ai été le saluer et lui serrer la main. En sortant, j ’ai vu Sakina à la fenêtre. Les musiciens commençaient à chanter; le premier chanteur était de la maison d’Ismaïl-,Pacha, il ne pourrait chanter sans la permission d’Ismaïl. Ma dame X... me promet de me faire inviter à une noce cophte qui aura lieu dans une quinzaine de jours. Cette noce doit durer trois jours ; par faveur spéciale, je serai 6
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