un prochain article. 11 a été élevé chez les Frères, et il parle bien français ; il a une figure sans expression, il est blanc et un peu scrofuleux ; il a un beau vêtement vert clair. Ac... a fait de grands cadeaux à sa future, il doit lui donner je ne sais combien de bourses (la bourse vaut 100 francs environ). Il donnera 5 tabaris à chaque eunuque qui le portera ou l ’accompagnera dans le harem ; la baigneuse recevra 40 francs ; il nous montre ses poches pleines d’argent et d’or. Il avoue qu’il se trouvera embarrassé parce qu’il connaît sa cousine. Am... nous raconte que les eunuques les porteront dans • le harem ; que là, ils dîneront avec leur femme, chacun seul à seul avec elle, sans témoins ; il ne veut pas en dire plus long. La femme sera vêtue richement, elle aura les mains, les cils et les sourcils peints. Il paraît que* vers midi on a été chercher la fiancée d’Àm... au sérail pour la conduire chez son futur. Il y avait musique, plus de quarante voitures, cinquante eunuques; je trouve que c’est beaucoup. Am... espère arriver à une haute position par le moyen de sa femme. En France, à dix-huit ans, un jeune homme ne pourrait pas songer à cela. Ac... paraît s’occuper de son mariage, il a une fort jolie figure, il paraît bon garçon et tout à fait européen. Il va faire ses ablutions dans une pièce à côté de la nôtre. Am... se soucie peu de faire la prière, il la fera quand il sera vieux; il paraît fort voltairien. Nous descendons au rez-de-chaussée, et ]*on me présente au père d’Am...; nous nous serrons la main. Les deux mariés se rendent en silence à la mosquéç; il y aura cortège seulement au retour. * Nous nous mettons à table ; j ’ai à ma droite M. M..., à ma gauche un jeune Arménien qui parle bien français. Nous n’avons ni cuillers, ni fourchettes, ni couteaux ; il y a un grand nombre de plats, mais ils sont ordinaires. Ce n’est pas recherché comme chez B ... A peine assis, un domestique nous a fait passer à chacun, une serviette. On boit dans le même verre ; il e?t recouvert d’une telle quantité de matières grasses, que l ’on dirait du verre dépoli : il faut avoir bien soif pour boire là dedans. Nous commençons par le potage, dans lequel flottent des morceaux de viande. Entre autres plats, on nous sert du poulet bien cuit, du macaroni presque à l’européenne, des boulettes de viande. Il y à force hors-d’oeuvre sucrés et du lait caillé. On sert sur un grand plateau de cuivre; nous sommes assis sur des chaises ; nous mangeons dans le grand salon de réception qui est situé entre les deux cours ; le service se fait très-vite et nous avons à peine le temps de mâcher. Pas de dessert; à la fin du repas, on sert cependant du riz, deux gelées et une espèce de confiture de cerises au sirop. Il faut aller chercher les cerises au fond du plat ; on nous donne pour cela des cuillers spéciales en écaille, avec des ornements au manche. Dans les repas arabes, le pain sert d’assiette pour mettre ce que l’on a été chercher dans le ¿rand plat. Par politesse, on avait mis devant moi une assiette sur
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