Mon professeur d’arabe me dit qu’au Caire, les dimanches et mercredis, les femmes vont à certaines mosquées : celle de Settisenah, celle d’El-Anafy, celle de Seid-el-Hossein. Les femmes arabes font la prière dans leurs maisons, elles ne vont aux mosquées que pour visiter les tombeaux des cheiks. Les femmes font la prière çomme les hommes. I I CONDI T IONS R E Q U I S E S CHEZ LA MAR I É E En Égypte, les'gens du peuple et les gens de la classe aisée ont plusieurs femmes; les gens haut placés n’en ont qu’une. Les individus de la classe élevée qui épousent des femmes de leur condition les regardent comme de vraies femmes. Les femmes esclaves ne sont amais considérées par les grands comme des épouses. Il paraît que les Levantins cherchent à épouser des Européennes, et les Levantines préfèrent les Européens. Les Cophtes veulent des femmes vierges, non pas qu’ils tiennent précisément à la virginité, mais ils veulent épouser des enfants. Les Levantins n’épousent jamais de veuves, fussent- elles jolies. Chez les Arabes, quand il s’agit de mariage, on s’occupe fort peu des qualités morales de la future épouse. La beauté importe peu aussi, on se préoccupe surtout de la taille et de l ’âge. Les femmes petites sont recherchées; plus elles sont petites, plus on les estime. Dans les maisons publiques, on vous offre une Sovayer, pour vous être agréable. On' appelle ainsi les femmes les plus petites. Avant le mariage, le fiancé ne connaît pas sa femme ; dans les villages.cependant il peut l’avoir vue. Voici com ment cela se passe : Une mère a un fils qu’elle désire marier ; elle cherche parmi les filles de ses amies, et quand elle croit avoir trouvé celle qui lui convient, elle l ’examine avec le plus grand soin. Elle voit si elle a de beaux cheveux, des yeux jolis et propres, c’est-à-dire bien sains ; si le nez n’est pas camard ; si les seins sont durs, assez volumineux; et enfin, chose très-importante, si la fille est vierge. Quand tout paraît convenable, les deux mères font les arrangements; les pères et les frères ne s’en mêlent pas. Les Arabes sont souvent trompés quand ils veulent se marier. On présente à la mère du jeune homme une jolie fille qu’elle accepte pour bru. Elle dit à son enfant qu’elle lui a trouvé une femme charmante, mais la belle n’est qu’une fausse bru qui s’est prêtée à la supercherie. La mère a été trompée, le fils-l’est aussi. Ainsi le fiancé peut être trompé par sa mère qui désire le marier, et il peut l’être aussi par ceux qui ont trompé sa mère. Tous les arrangements sont verbaux. Madame X...me dit, qu’à l’occasion du mariage de sa fille, une laitière, femme riche, donne à sa fille : 4° Une malle ; 2° Une bichte (grand vase en cuivre) pour laver le linge
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