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64 ENFANTS. 2° Ecoles des frères : Àujourd hui vendredi 14 mars 1862, je vais avec M. Jourdan visiter l ’école des frères delà doctrine chrétienne; leur établissement est du côté du Mouski. On distingue trois catégories d’élèves : 1* les pensionnaires , 2° les demi-pensionnaires, 3° les externes. . Les pensionnaires donirent 600 fr. par an. Les demi-pensionnaires; 25 fr. par mois. Les externes, 15 ou 17 fr. par mois. Les eleves turcs et arabes sont confondus avec les Français. Les bons musulmans ne veulent pas y envoyer leurs enfants de peur qu’ils ne soient en contact avec les chrétiens. Les Arabes bien eleves n’ont pas la même crainte. Ismaïl-Pacha confie aux frères quinze enfants, fils de ses employés ; la plupart sont des chrétiens, il y a sept ou huit musulmans. Dans cet établissement, on trouve des élèves de toutes les communions, grecs, cophtes, cophtes schismatiques, arméniens, juifs. Le tort des professeurs, c’est de les faire lire tous indistinctement dans les évangiles. On leur apprend le grec, l ’arabe, le français, l ’anglais, l’italien, lé turc. Le professeur d’arabe et d’écriture arabe est un Turc, le professeur d’anglais est aussi étranger à l ’établissement. En tout, quatre professeurs qui ne sont pas frères. Il y a des choeurs d elèves et une musique formée de vingt musiciens. Cet établissement est fort bien tenu; les dortoirs pour les élèves pensionnaires sont au nombre de deux; les lits sont en fer et d’une grande propreté. Tout est bien balayé. Il y a un lavoir pour les élèves et des casiers pour mettre brosses et serviettes. Un petit dortoir sert d’infirmerie. Je vois un musée d’histoire naturelle composé par les élèves eux-mêmes. Toutes les classes donnent sur la cour et sont au rez- de-chaussée. J ’en visite cinq ou six. Elles me paraissent bien tenues. On donne aux élèves des notions de chimie, de dessin linéaire, d’architecture, d’arithmétique, de géométrie. Cette école a été fondée par le vice-roi, qui a donné 60,000 fr. en argent, le terrain et les matériaux pour bâtir. Ismaïl-Pacha donne environ 1,200 fr. par an pour chacun de ses protégés. Il ne lésine pas pour les dépenses et il paye sans murmurer les comptes de toute espèce, tailleurs, etc., etc. 3° École cophte de Nagada : En revenant de Louqsor à Siout, je passe par Nagada et je puis juger un peu de l ’éducation que reçoivent les enfants en province. C’est le cas de mettre cette description à côté de celle que je viens de faire des écoles de la capitale. L’école cophte est divisée en trois parties. Dans la permière, il y a une cinquantaine d’enfants des deux sexes, de cinq à huit ans, qui apprennent à lire; ils lisent des psaumes de David. Ils sont tous accroupis, les uns à côté des autres. Un gros chien dort à côté d’eux, sans se préoccuper du grand tapage que font les enfants. À des ficelles, attachées aux colonnes de l’école, sont suspendues des feuilles de fer-blanc qui servent d’ardoises aux


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